Pour une entreprise, la décision de se raccorder à une place de marché est stratégique. Fonctionnellement, il s’agit de mettre en relation la place de marché, la gestion des achats et celle de la chaîne logistique, ainsi que les applications spécifiques, ERP et gestion de la relation clients. S’engage alors sur le terrain un processus passant par le déploiement de différentes interfaces afin d’automatiser des flux transactionnels et l’échange de catalogues : tant que les points d’intégration demeurent internes, des EAI ou de simples middlewares (notamment HTTP, MQSeries, SQL et Business API, ou Bapi) conviendront.Dès lors que l’on emprunte Internet, la traduction de messages XML et leur transport via HTTP, FTP et SMTP deviennent la règle. Cette intégration dépend de l’architecture (centralisée ou distribuée) prônée par la place de marché, de la nature des achats (stratégiques ou non) et du type d’adhésion (client ou fournisseur). Si l’entreprise possède une gestion des achats de même origine que la place de marché, l’éditeur a prévu une interface transactionnelle native. Ariba utilise ainsi une version OEM de Tibco pour interfacer Ariba Buyer avec Ariba MarketPlace. Pour sa part, Commerce One a développé son propre EAI, XPC (XML portal connector), à usage plus général.
Un véritable projet d’intégration
Dans le cas contraire, certains éditeurs gèrent une connexion hétérogène. Mais, le plus souvent, un EAI interentreprises tiers est nécessaire. Commerce One et IBM mettent en avant leurs technologies XPC et WebSphere B to B Integrator. Tandis que webMethods B to B emporte les suffrages d’Ariba, d’Oracle et de RightWorks, voire du tandem Commerce One-SAP. Ces EAI comprennent un volet serveur sur la place de marché qui traite les messages XML échangés avec les adhérents. Ceux-ci installent un composant client – B to B for Partner chez webMethods. Sa mise en ?”uvre n’est guère à la portée des PME. C’est pourquoi certaines places de marché leur proposent des services, qui pourraient devenir payants quand elles seront débordées. “Cette intégration est en train de devenir un métier à part entière”, souligne Jean-François Caenen, d’Atos-Origin. Pour prévenir le phénomène, webMethods ouvre une plate-forme d’hébergement de son offre, B to B for Partner.Par ailleurs, l’entreprise devra synchroniser son back-office (l’ERP) avec la gestion des achats, qu’il s’agisse d’envoyer une facture dans le système comptable ou de répliquer dans l’ERP un fournisseur créé dans la gestion des achats.
Des points d’intégration plus nombreux et plus sophistiqués
Pour les achats stratégiques, les points d’intégration seront plus nombreux et plus sophistiqués. L’application devra interroger le module de l’ERP dédié à la planification des besoins ou consolider les besoins de différents sites, avant de lancer un appel d’offres et de générer des commandes, dans le cadre de contrats dynamiques dont la description sera transmise à l’ERP. Cette intégration entre gestion des achats et ERP est confiée à un EAI intra-entreprise, parfois fourni avec la technologie de la place de marché, ou, plus souvent, délivré par des spécialistes comme Forté, Neon, ou Tibco. Si l’entreprise a opté pour une gestion des achats hébergée par la place de marché, les utilisateurs s’y connecteront via leur navigateur Web. Les demandes d’achats ou le suivi des commandes ne voyageront donc pas vers l’entreprise. Mais celle-ci ne peut faire l’économie d’une intégration avec son ERP, auquel la place de marché transmettra les factures des fournisseurs. La gestion collaborative de la chaîne logistique exigera également une interface. Les messages transporteront alors les capacités de production, l’état des stocks ou les prévisions de ventes. Enfin, les fournisseurs ouvriront leurs systèmes de commande ou de gestion de la relation avec le client, vers lesquels la place de marché transmettra les demandes d’achats ou la disponibilité des produits.
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