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Des plates-formes au c?”ur des systèmes

Entre systèmes de positionnement des mobiles et services géodépendants viennent s’intercaler des plates-formes d’intermédiation. Elles gèrent la facturation, et facilitent la gestion du respect de la vie privée.

Tous les opérateurs GSM de la planète déploient des technologies de localisation. Au-delà des modifications réseaux et du renouvellement du parc de terminaux, il s’agit de déployer des plates-formes dites d’intermédiation, qui délivrent des coordonnées géographiques auprès de leurs propres applications géodépendantes, ainsi qu’en direction de services tiers.Ces plates-formes sont des goulets d’étranglement potentiels entre les millions d’abonnés et les centaines ou milliers de services.Elles devront gérer d’énormes flux transactionnels, notamment grâce à des grappes de serveurs sous NT ou Unix, et des tuyaux généreusement dimensionnés, tirés vers le système de localisation de l’opérateur et en direction d’Extranet ou d’Internet.

Des messages déclenchés par des événements

Au-delà de leur puissance, ces plates-formes devront répondre à différentes requêtes. La plus simple consiste à délivrer, sur demande, les coordonnées X-Y de tel mobile. Mais des services qui passeraient leur temps à demander la position de leurs abonnés provoqueraient une inflation de requêtes, que l’opérateur peinerait à traiter.L’obstacle peut être contourné par la mise en ?”uvre d’un mode Push, qui déclenche l’émission de messages, en fonction d’événements pertinents, vers des services activés à bon escient. Ces événements pourront être l’écart d’un enfant par rapport au chemin de l’école ou la proximité entre les mobiles d’usagers d’une communauté.Pour recevoir les messages décrivant ces événements, le service géodépendant soumettra des requêtes, qui courront dans le temps. Le rôle des plates-formes d’intermédiation s’étend à la prise en charge de portefeuilles de services. Elles gèrent la facturation, prenant en compte des paiements à la durée ou à l’acte. Et elles s’attaquent au délicat problème de la gestion du respect de la vie privée.La fonction de base consiste à ouvrir sur l’écran du terminal, lors de l’accès à chaque service, une fenêtre dans laquelle l’utilisateur donne ou refuse son accord. Ce principe peut être très affiné.On peut envisager d’offrir à chaque abonné le moyen de gérer lui-même un annuaire des services qu’il a l’habitude de consulter. Il donnera alors une autorisation permanente pour certains, provisoire pour d’autres. Chaque accord pourrait être, de plus, soumis à des conditions horaires ou géographiques.

Une grammaire XML standard

Chaque fournisseur de systèmes de localisation possède sa propre plate-forme d’intermédiation. Plusieurs sociétés, comme Openwave ou Alternis, ont planté leur drapeau sur ce seul terrain, qui affiche l’avantage de supporter des systèmes divers.D’autres, tels AirFlash ou SignalSoft, cumulent plate-forme d’intermédiation et serveur de contenu, voire contenu proprement dit, qui représentent les fondations des services géodépendants. Webraska et Opteway se concentrent sur ce dernier point.Au programme : calcul d’itinéraire avec prise en compte du mode de transport, recherche de points d’intérêt grâce à des requêtes spatiales, informations sur le trafic routier, ou génération de cartes et de plans en fonction d’une position.Il s’agit également de convertir une adresse en position X-Y, ou d’améliorer la précision d’une position brute délivrée par un système imparfait comme le Cell-ID, en proposant un choix d’adresses dont la bonne est validée par l’abonné.Concurrent de Webraska et d’ Opteway, AirFlash ajoute un moteur logiciel de gestion de commerce électronique et un moteur de contexte pour enchaîner des requêtes interdépendantes.De tels services liés au contenu sont intégrés par les trois sociétés à une plate-forme qu’elles se font fort d’ajouter au paquet cadeau. Mais les plates-formes d’intermédiation et les fondations des services géodépendants viendront souvent d’horizons différents.Il s’agira de permettre aux premiers de se connecter indistinctement aux plates-formes. Pour l’instant, le dialogue prend la forme d’API propriétaires assurant l’émission et la réception des messages XML transportés sur un réseau IP-HTTP.Reste à normaliser la grammaire XML, objectif du LIF ( Location Interoperability Forum), fondé en septembre 2000 par Ericsson, Nokia et Motorola, et auquel se sont ralliés la plupart des acteurs.

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Thierry Lévy-Abégnoli