“Développer en Java, c’est se couper de 90 % de la planète de développeurs “, déclare Pascal Belaud, évangéliste.Net chez Microsoft. Ce qui explique aussi la mainmise que cet éditeur exerce sur le poste client. Les applications pour Windows sont, en effet, souvent programmées en Visual Basic, un langage qui, par sa simplicité, demeure aux antipodes de Java. “Visual Basic met l’écriture de code à la portée d’un utilisateur averti, les développements sont facilités par la manipulation d’objets qui symbolisent les applications “, rappelle Pascal Belaud.Fortement implanté au niveau du serveur, Java s’est, par contraste, entouré d’outils puissants circonscrits aux couches basses. C’est-à-dire aux tâches ardues de conception d’objets et d’infrastructure. Mais plus pour longtemps ! La start-up Altoweb est l’une des premières à ouvrir une brèche. Son outil, Altostudio, masque la complexité de Java. Pour ce faire, il crée une séparation entre l’environnement de développement et une série de composants Java réutilisables. Le maniement ne nécessiterait ainsi qu’une quarantaine d’heures de formation. BEA Systems peaufine, quant à lui, le lancement de Cajun. “Ce nouvel outil de développement facilite la vie aux développeurs procéduraux qui ne sont des experts ni en C++ ni en Java “, précise-t-on chez le numéro un des serveurs d’applications J2EE. Il supprime l’apprentissage d’API complexes et la maîtrise de modèles de composants objets. La programmation d’applications sophistiquées et déployées à large échelle s’exprime non plus par des classes d’objets ou des “beans”, mais par des méthodes et des événements.
Des ressources EJB et J2EE en tâche de fond
Schématiquement, les utilisateurs de Cajun décrivent leurs besoins en termes fonctionnels, sous la forme, par exemple, de corrélation de messages. Ensuite, Cajun adapte automatiquement ces besoins à des ressources EJB et J2EE qui tournent en tâche de fond au niveau du serveur d’applications. Il n’entend pas, pour autant, s’adresser au “bidouilleur” informatique de base. “Les millions de développeurs qui n’ont pas accès à Java sont aussi à la recherche d’un cadre complet de développement “, souligne-t-on chez BEA.Mais si les applications développées avec Altoweb jouent la carte de la portabilité J2EE, ce n’est pas le cas pour Cajun. Celui-ci s’arrime en priorité à Weblogic. BEA ne cache d’ailleurs pas son intention de cibler les développeurs Weblogic. Qui plus est, ces applications seront d’abord optimisées pour Weblogic Portal et Weblogic Integration. Si la démocratisation de Java est bel et bien en marche, la stratégie de Cajun donne l’impression de se calquer sur le modèle fermé incarné sur le poste client par le duo Visual Basic et Microsoft.
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