En 2007, Renaissance numérique, qui rassemble des poids lourds du Web français, appelait la classe politique à adopter des mesures facilitant le don d’ordinateurs par les entreprises. Le lobbying a été fructueux, il s’est conclu par des aménagements légaux. Mais l’association ne désarme pas, elle milite désormais pour un autre projet : le recyclage et le reconditionnement d’ordinateurs afin d’équiper les écoles.
C’est cette initiative que l’association présente ce jeudi 16 septembre, à la Maison de la RATP, à Paris. Sous le nom de Rentrée 2.0, elle rassemble divers partenaires. Pagesjaunes.fr, Sanofi, Havas Media, Cap Gemini, la Ville de Longjumeau (dont la secrétaire d’Etat au Développement numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, est maire) figurent parmi les donateurs. Deux associations de réinsertion, les Ateliers du Bocage (Emmaüs) et les Ateliers Sans Frontières se chargent de la collecte et du reconditionnement.
« Tout élève doit passer un B2i [brevet informatique et Internet, ndlr] en fin d’école primaire, rappelle Christine Balagué, coprésidente de Renaissance numérique. L’usage d’un ordinateur fait donc partie du socle de connaissances à acquérir au même titre que lire, écrire, compter. Or, en France, nous sommes très en retard en termes d’équipement informatique des écoles. » D’après l’association, les maternelles comptent 1 ordinateur pour 25 élèves en moyenne ; les primaires, 1 pour 11. L’objectif de Rentrée 2.0 est donc de combler ce retard. En Ile-de-France, pour commencer.
Des machines avec Windows ou Ubuntu
Pour l’instant, 300 machines ont été reconditionnées et remises en service. Pour la fin de l’année, Renaissance numérique table sur un millier. Les Ateliers du Bocage et les Ateliers sans Frontières font en fait l’essentiel du travail. Les donateurs n’ont qu’à les contacter, indiquer le nombre de machines dont elles disposent, et les associations passent les récupérer dans les 72 heures.
Toutes les données sont effacées avec le logiciel Blancco, le fonctionnement des ordinateurs vérifié, certaines machines recomposées. Puis elles sont dotées de logiciels Microsoft ou du système libre Ubuntu, selon les demandes. Les ordinateurs remis en circulation sont essentiellement des PC. Les Mac sont seulement recyclés, car le logiciel Blancco n’est pas compatible avec leur architecture matérielle.
De l’aveu général, toute cette filière est difficile à mettre en branle. Les entreprises sont mal informées, elles ne savent pas à qui s’adresser, imaginent de lourdes procédures administratives. Et, pour tout dire, ne s’intéressent pas vraiment au recyclage de leurs vieux parcs informatiques, préférant revendre les machines à des brokers.
« Le problème, ajoute Pierre Lambin, directeur des Ateliers Sans Frontières, c’est qu’il n’y a rien qui stimule vraiment les entreprises… C’est à nous d’aller les voir et de les convaincre. ». Un travail de longue haleine, encore plus compliqué avec les collectivités territoriales et les administrations. Les ordinateurs étant généralement « poussés au bout » de leurs capacités, et le circuit de décision beaucoup plus opaque.
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