Les comptes de messagerie électronique Yahoo! de plusieurs journalistes et d’autres utilisateurs dont le travail concerne la Chine ont été la cible d’un piratage découvert cette semaine, quelques jours après l’annonce par Google de la fermeture de son portail chinois.
Des journalistes travaillant en Chine ou à Taïwan ont été privés d’accès à leur messagerie à partir du 25 mars. Kathleen McLaughlin, journaliste indépendante à Pékin, dit n’avoir récupéré cet accès que mercredi. Andrew Jacobs, correspondant du New York Times dans la capitale chinoise, a pour sa part découvert que ses courriers étaient transférés vers un compte inconnu, sans qu’il en ait été informé.
Plusieurs militants des droits de l’homme et journalistes avaient déjà fait état de piratages de leur adresse Gmail – la messagerie de Google – ces derniers mois, notamment du transfert de leurs courriers vers des comptes inconnus. Google avait évoqué ces cyberattaques en janvier, lorsqu’il a révélé avoir été victime de pirates informatiques comme une vingtaine d’autres entreprises.
Google met en cause la censure chinoise
Yahoo! n’a, quant à lui, pas fait de commentaire sur la nature des attaques ni précisé s’il s’agissait d’incidents isolés ou coordonnés, expliquant seulement dans un courrier électronique qu’il s’engageait à protéger ses utilisateurs.
L’annonce de Google et la polémique qui a suivi avec les autorités chinoises ont attiré l’attention sur la situation de la cybersécurité et du contrôle d’Internet en Chine, où le pouvoir limite le débat sur les sujets dits sensibles ou qui menaceraient la « stabilité sociale ». Mardi, des internautes chinois ont subi des interruptions sporadiques du moteur de recherche hongkongais de Google, incidents dont la censure chinoise est responsable, selon ce qu’a confié un porte-parole du moteur américain à l’AFP.
En janvier, une source au fait du dossier avait dit à Reuters que Yahoo! savait qu’il avait été visé par les mêmes attaques que Google et qu’il s’en était entretenu avec son concurrent. Mais, contrairement à ce dernier, il maintient une partie de son activité de messagerie en Chine.
Par le passé, Yahoo! a été très critiqué par des parlementaires américains après avoir communiqué aux autorités de Pékin les coordonnées d’un journaliste condamné par la suite à dix ans de prison pour avoir divulgué des secrets d’Etat.
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