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Des logiciels espions découverts sur les smartphones de députés européens

Le Parlement européen a demandé aux membres d’une de ses commissions les plus sensibles de faire vérifier leurs téléphones. Lors d’un contrôle de routine, des logiciels espions ont été découverts sur deux appareils utilisés par des Eurodéputés de la SEDE, la sous-commission de sécurité et de défense.

« Rapportez vos smartphones, nous devons vérifier que votre appareil n’a pas été corrompu par un logiciel espion » : voilà le message reçu mercredi 21 février par certains membres du Parlement européen, rapporte Politico, mercredi. Selon un email interne envoyé par l’institution, et consulté par nos confrères, les smartphones de deux membres de la sous-commission de sécurité et de défense (la « SEDE ») ont été attaqués par des « spyware ». Le Parlement européen demande à l’ensemble des membres de la SEDE de faire vérifier leurs téléphones via le service informatique de l’institution.

Il s’agit d’une nouvelle affaire d’espionnage touchant des Eurodéputés, qui a lieu cette fois au sein d’une sous-commission particulièrement sensible. Cette dernière, qui appartient à la commission des Affaires étrangères, traite de la politique européenne de sécurité et de défense. Ses membres échangent des informations plus que confidentielles, comme celles relatives à des livraisons d’armes à l’Ukraine, précise le journal belge De Morgen. Lors d’un contrôle de routine d’un appareil d’un de ces membres, un logiciel espion a été découvert, expliquent nos confrères.

Le smartphone de Nathalie Loiseau infecté par Pegasus

L’information a ensuite été confirmée par la porte-parole adjointe du Parlement, Delphine Colard, qui n’a pas évoqué un appareil corrompu, mais deux. Dans un communiqué dont Politico se fait l’écho, cette dernière a confirmé que des « traces trouvées dans deux appareils » ont entraîné l’envoi d’un courriel, appelant les Eurodéputés de la sous-commission à faire vérifier leurs téléphones. Elle ajoute : « Dans le contexte géopolitique actuel et compte tenu de la nature des dossiers suivis par la sous-commission de la sécurité et de la défense, une attention particulière est accordée aux appareils des membres de cette sous-commission et à ceux des personnes qui les assistent ».

On ne sait pas, pour l’instant, à qui les smartphones infectés appartiennent, ni de quel logiciel espion il est question. Mais quelques jours avant la publication de l’article de Politico qui a le premier révélé l’affaire, Nathalie Loiseau, Eurodéputée Renew à la tête de cette sous-commission, précisait chez nos confrères du Point que son téléphone avait bien été corrompu par Pegasus, sans donner de plus amples informations. Quel État précisément espionnait la femme politique française ? Là aussi, nous n’en savons pas davantage. La société israélienne NSO, qui commercialise Pegasus, a parmi ses clients plusieurs pays.

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Les Eurodéputés pas assez protégés ?

Pourtant, davantage de garde-fous ont été mis en place ces dernières années pour protéger les Parlementaires européens de tentatives d’espionnage, à l’image de ce système de vérification des téléphones destiné à détecter les logiciels espions, rappelle le journal belge De Morgen. En 2022, des spyware comme Pegasus, Candiru ou Predator ont été découverts sur les smartphones de certains Eurodéputés. 

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Mais selon Politico, le niveau de protection des membres de l’institution et de leurs équipes ne serait pas encore adéquat, selon un examen interne datant de décembre dernier. La cybersécurité au Parlement européen « n’a pas encore atteint les normes de l’industrie » et n’est « pas totalement en ligne avec le niveau de menace », citent nos confrères. Ces tentatives d’espionnage n’étonnent guère certains membres belges de la sous-commission, interrogés par De Morgen. Pour ces derniers, la tension monte et les nerfs sont à vif, à quelques mois de l’élection des Eurodéputés qui aura lieu en juin prochain.

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Source : Politico


Stéphanie Bascou