La finalité du haut débit réside dans les usages que l’on peut en faire. Ces derniers peuvent se résumer en quatre grandes catégories.La première : le commercial d’une agence bancaire conseille son client en recherchant, dans l’Intranet de son établissement, les données concernant son interlocuteur en même temps que les informations relatives au produit correspondant à ses attentes. La plupart des sites des entreprises, que ce soit pour accéder à Internet, à un Intranet ou aux Extranet de fournisseurs, sont concernés par l’accès et par l’échange rapide d’informations.La deuxième : le sous-traitant d’un industriel de l’automobile fait avec son client du travail coopératif distant, en environnement virtuel avec des objets en 3D, sur un nouveau modèle de tableau de bord. De même, une PME peut, via une interconnexion à hauts débits entre son site de conception et son site de production, gagner en efficacité.
Une manière de travailler plus performante
L’enjeu, ici, est une manière plus performante de travailler, grâce à de nouvelles procédures dans les relations d’une entreprise avec ses clients et ses fournisseurs. C’est tout l’objet de l’e-business. Ce type d’usage est directement lié au secteur d’activité, et concerne en premier lieu les industries de pointe ou les applications liées à l’image, pour lesquelles les hauts débits représentent un avantage concurrentiel certain.La troisième : quoi de mieux, pour choisir une location de vacances, que d’accéder sur le Web aux propositions d’une agence immobilière en vidéo ? La banalisation des hauts débits va permettre de transmettre de la vidéo aussi facilement que de la voix ou des images fixes. Si des applications existent déjà (Streaming video sur le Web ou visioconférence), il est clair que la plupart d’entre elles restent à inventer.La quatrième : autre type d’usage, l’optimisation de l’informatique interne. Une grande entreprise peut, par exemple, disposer en permanence d’une sauvegarde en temps réel de son site central dans un centre distant, grâce à un lien à plusieurs gigabits par seconde. Une PME peut aussi mettre rapidement en place une nouvelle application informatique en utilisant les services d’un ASP auquel elle sera reliée. Autant de solutions qui permettent à l’entreprise d’envisager d’externaliser telle ou telle activité pour se concentrer sur son c?”ur de métier.Pour la première catégorie d’usage (accès à Internet, à un Intranet et à des Extranet), on a besoin de quelques mégabits par seconde avec des garanties à la fois en termes de débits et de qualité de service. Différentes technologies (DSL entreprises, boucle locale radio, câble et satellite) répondent à ces besoins dans des conditions économiques intéressantes. Avec plusieurs centaines de milliers de sites concernés, chaque technologie devrait trouver son segment de marché, même si les technologies DSL risquent d’être prépondérantes dans les années à venir.
Les besoins en débits triplent tous les dix-huit mois
Plus globalement, de nouveaux besoins correspondant aux différents types d’usages apparaissent, tant dans les PME que dans les entreprises multisites ou les administrations. Ces besoins évoluent d’autant plus vite (on estime qu’ils conduisent à un triplement des débits tous les dix-huit mois) que les applications supportées sont vitales pour l’entreprise. Cela nécessite donc des services hauts débits à la fois évolutifs et fiables, ce qui conduit à privilégier les dessertes de ces sites par des boucles en fibre optique.
Des interfaces communes avec celles de l’informatique
Les technologies de transport utilisant la fibre optique sont aujourd’hui matures, notamment l’ATM, pour garantir la qualité de service, et le multiplexage en longueur d’onde WDM (Wavelength division multiplexing), pour augmenter la bande passante.De plus en plus transparentes, ces technologies offrent désormais des débits comparables à ceux de l’informatique : on peut atteindre, en zone métropolitaine comme en longue distance, les débits du LAN (actuellement 1 Gbit/s, et demain 10 Gbit/s et plus). Les interfaces étant également celles de l’informatique traditionnelle (Ethernet, Fast Ethernet, Giga Ethernet, Escon et Fibre Channel), l’abolition des distances est donc une réalité.Les hauts débits atteignent aussi le grand public via le ” home-office “. Au-delà du télétravail proprement dit, de plus en plus d’entreprises choisiront d’offrir, notamment à leurs cadres, un accès hauts débits depuis leur domicile. Cette dépense, maîtrisée car forfaitaire, permet de surfer librement sur le Web et d’accéder à son Intranet ou à ses mails. Les solutions sont voisines de celles offertes pour les besoins grand public (ADSL et câble) mais avec une composante sécurité essentielle. La généralisation des hauts débits va de pair, on l’a vu, avec une diversité des modes d’accès : fibre optique pour les sites importants, DSL entreprises pour les autres, home-office ou mobiles (GPRS et UMTS) pour le personnel itinérant, sans oublier les accès dédiés aux clients et aux fournisseurs.Les hauts débits s’apparentent donc à une évolution car les technologies et les services sont aujourd’hui disponibles. Mais, on peut également parler de révolution dans la mesure où le nombre d’entreprises qui utilisent les hauts débits va rapidement augmenter avec de nouveaux usages, notamment en termes de processus pour l’entreprise, en interne comme dans ses relations avec l’extérieur.
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