L’arrivée du numérique dans l’enceinte des écoles effraie. Pas les enfants, non, bien au contraire, mais certains enseignants, voire des parents. Les premiers parce qu’ils rechignent parfois à modifier leurs méthodes de travail, les seconds parce que l’usage du numérique rend, par instant, l’enseignement trop ludique à leurs yeux. C’est sans doute dans le but de faire tomber ces résistances que l’éditeur de logiciels pour l’éducation Itop Education a organisé la visite de trois classes en primaire, collège et lycée, en Meurthe-et-Moselle. Là où il a mis en place une gamme de produits (cahiers de texte, manuels numériques…) pour les ENT. Ah, l’ENT, l’acronyme est sur toutes les lèvres des élèves comme des enseignants. Il désigne l’espace numérique de travail dont chacun dispose et qu’il peut consulter à loisir sur un ordinateur, à l’école ou à son domicile, pour retrouver l’intitulé des exercices, par exemple. C’est aussi le pendant essentiel au tableau blanc interactif (TBI) armé d’un vidéo-projecteur, qui orne le mur de chaque salle. Tel est l’équipement numérique de certaines écoles d’aujourd’hui, auquel il convient d’ajouter ordinateurs portables et PC fixes.Démonstration dans la classe des CM1/CM2, à Mailly-sur-Seille, village de 260 habitants. Les enfants écoutent sagement les consignes de l’institutrice Sandrine Boschian. Elle va d’abord diffuser une vidéo sur Etretat sur le TBI. Une fois passés un petit souci de connexion et les deux minutes du film, l’enseignante demande à la classe de situer Etretat sur une carte. Un élève va au tableau. Sans rien dire, il baisse légèrement l’écran à sa hauteur, juste en glissant la main sur le côté du TBI. Puis, à l’aide du stylet, appose l’étiquette au bon endroit. De la même manière qu’avec un navigateur Web, un autre élève clique dans la Barre d’outils sur Page suivante, et la carte des fleuves s’affiche.
Une autre façon d’apprendre
Le cours se poursuit. L’enseignante demande qui se souvient des noms des peintres. Les réponses fusent, elle les écrit sur le TBI. Puis vient le moment de deviner le titre du tableau affiché à l’écran. La réponse est cachée derrière une étiquette qu’un élève ôte à l’aide du stylet. Ensuite, Sandrine Boschian organise trois groupes de travail. Le premier analyse avec elle La Falaise d’Etretat de Monet, le deuxième va rechercher la biographie des peintres et le troisième, leurs œuvres sur le site du musée d’Orsay. Au fond de la salle, Estelle demande à sa voisine : “ On va sur ton ENT ou sur le mien ? ” Qu’importe ! Le résultat sera le même. Grâce au lien indiqué par l’institutrice sur l’espace numérique de travail, les petites retrouveront facilement la biographie de l’artiste puis l’enregistreront à voix haute sur l’ordinateur. En duo ou en solo, les élèves du troisième groupe cherchent des œuvres de Courbet, Monet ou Boudin. En un tour de clic, ils importent l’image dans un logiciel de traitement de texte, y ajoutent une légende. Vient l’heure du partage. La classe écoute les enregistrements audio de leurs camarades, activés depuis l’ordinateur de l’institutrice, et voit sur le tableau blanc interactif l’œuvre affichée sur les écrans des PC des élèves du deuxième groupe.Cela fait trois mois que cette école rurale a adopté cet équipement et déjà tous les élèves l’utilisent avec beaucoup d’aisance. Seul hic : son coût assez élevé. Le conseil général de Meurthe-et-Moselle a ainsi investi 3,5 millions d’euros en 2009 pour le déploiement des technologies de l’information et de la communication pour l’éducation (TICE) dans 72 collèges. Il est probable que l’école du numérique n’en est qu’à ses prémices. Seule certitude : les petits ainsi éduqués créeront une salle de classe que la génération du tableau noir et de la craie ne peut imaginer
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
