Qu’on se le dise, le développeur est un homme heureux. 96 % des développeurs français se disent satisfaits de leur métier, jugé de plus en plus intéressant (85 %), et correspondant à ce qu’ils imaginaient au
départ (82 %). Cet optimisme tranche avec les discours ambiants. Lesquels feraient des analystes-programmeurs, si ce n’est une espèce en voie de disparition, au moins une population menacée par le triple mouvement de
l’industrialisation, de la ‘ progiciellisation ‘, et de la mondialisation.
Un coup de pouce sur les salaires
On doit ce constat à contre-courant de la première étude dédiée aux métiers de l’informatique de l’Opiiec, l’observatoire de la branche. Pour Ivan Béraud, secrétaire national de la F3C CFDT ?” syndicat
qui a mis en ligne en avant-première
une synthèse de l’étude ?”, il faut y voir un ‘ effet 2006 ‘. ‘ Durant la crise, les développeurs
étaient un peu dépressifs. La reprise leur offre des perspectives d’évolution. ‘ Et un coup de pouce sur les salaires. En effet, 53 % des développeurs ont été augmentés cette année ?” de 4,5 % en
moyenne. Le salaire brut moyen s’établit à 35 780 euros.Autre motif de satisfaction : la diversité des tâches. A plus de 80 %, ils participent au développement, à l’analyse fonctionnelle et détaillée, à la conception de l’architecture, aux tests, et à
l’intégration. Et si 90 % des développeurs considèrent que leur métier est en pleine évolution, 89 % s’estiment bien armés pour affronter les prochaines années. Seulement 6 % se sentent véritablement menacés par
l’externalisation et, plus particulièrement, par l’offshore. Par ailleurs, l’essor du forfait et des centres de services en province écorne l’image de la SSII ‘ marchande de
viande ‘.
Une formation continue au compte-gouttes
En revanche, le bât blesse côté qualité. Un quart des développeurs ne testent jamais leurs programmes. Et quand on leur demande quelles méthodes de conception ils utilisent, ils citent UML (26 %) et Merise (20 %), mais aussi
Oracle et Access ! ‘ Il existe une confusion entre méthodes et outils ‘, déplore Ivan Béraud. La formation continue fait aussi office de parent pauvre. Seuls 38 % des développeurs ont été
formés au cours des trois dernières années ?” un stage d’une durée moyenne de trente jours.En conclusion, l’Ireq, le cabinet qui a mené l’étude, lance quelques pistes. Il préconise aux employeurs de renforcer l’employabilité des salariés en misant sur des actions d’amélioration des compétences sur
le long terme. Côté formation initiale, les écoles devraient donner davantage la priorité à l’anglais, au travail collaboratif, et au développement de l” esprit de curiosité ‘.
Méfiance et incrédulité du Munci
Nul doute que cette étude va faire parler d’elle. Le Munci s’est d’ores et déjà déclaré méfiant, voire incrédule à la lecture de certains résultats. ‘ Je ne crois pas un instant que la bonne
conjoncture ait rendu la vie des développeurs en SSII aussi rose ?” notamment sur le plan des conditions de travail ou des évolutions de carrière ‘, déclare Régis Granarolo, son président. A noter que les
demandeurs d’emploi ne font pas partie du panel de l’étude.
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