Cogifer fabrique des appareils de voie pour trains, métros et tramways, dont l’élément central est le système d’aiguillage, appelé c?”ur de croisement. “Cette partie est celle qui engendre des délais au niveau de la conception et de la fabrication”, indique Jean-Christophe Lacave, responsable des études. Il faut concevoir ce c?”ur de croisement pour chaque client. “Aujourd’hui, même à l’intérieur d’un même pays, l’unité d’un réseau ferré n’est qu’apparente”, explique Jean-Christophe Lacave.
S’assurer dès la conception de la faisabilité de la fabrication
Le produit fini est une pièce moulée, aux parois grossières à l’intérieur et usinée à l’extérieur. “Malgré son aspect rustique, c’est une pièce complexe, définie par huit cents à neuf cents fonctions dans le logiciel Pro/Engineer de PTC”, note Jean-Christophe Lacave. Cette haute technicité est liée aux impératifs de précision. “Nous manipulons des angles avec dix chiffres après la virgule. Les raccords de surface sont très pointus. A 350 km/h, une erreur verticale de deux dixièmes sur un c?”ur de croisement ferait décoller le train de cinq mètres.”Cogifer utilise la suite PTC Pro/Engineer depuis la fin de 1999. “Avant, la conception et la fabrication étaient séparées. Des cycles de réajustements étaient nécessaires entre le bureau d’études et l’usine. Désormais nous pouvons, dès la conception, nous assurer que le produit est fabricable”, indique Jean-Christophe Lacave. Les modules Pro/Manufacturing et Pro/NC-GPost vérifient que l’objet est faisable en termes géométriques et que la machine utilisée pour l’usinage pourra réaliser les courbes. Le parcours d’usinage est optimisé en fonction de la machine. “On peut, par exemple, minimiser le nombre de plaquettes en titane utilisées lors du processus, car elles coûtent cher”, explique Hughes Drion, responsable après-vente chez PTC. Toutes les informations relatives à la pièce se trouvent dans une base de données unique, répliquée chaque nuit sur les différents sites. “Dès que la conception est terminée en Alsace, l’usine située en Champagne, peut commencer l’interprétation des informations pour configurer la machine et lancer l’usinage.”“Rapprocher la conception et la fabrication nous a permis de mieux comprendre notre métier”, estime Jean-Christophe Lacave. Par exemple, Cogifer a réalisé que, pour lancer la production d’un rail, il suffit au bureau d’études de communiquer trois courbes dans l’espace, alors qu’avant il devait envoyer un plan. Par ailleurs, les sous-traitants pourront être inclus dans la boucle. “Pour l’étape de fonderie, nous pourrions faire du prototypage pour le modeleur qui conçoit le moule et inclure dans nos modélisations de la prévision rhéologique. C’est-à-dire anticiper le retrait de lacier quand il refroidit.”
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