Il existe aujourd’hui dans le monde près de 350 villes de plus de un million d’habitants. Auxquelles il faut ajouter les 193 pays reconnus par l’ONU et ceux, comme Taiwan, qui ne le sont pas. En théorie, la France est censée
disposer d’une représentation diplomatique dans chacun de ces territoires. Mais, en pratique, ce n’est pas le cas. D’où la proposition émise mercredi 11 octobre par le sénateur UMP Adrien Gouteyron, dans le cadre des discussions sur la loi de
finances 2007 : créer des consulats ?” et le cas échéant, des ambassades ?” virtuels.Il s’agirait de disposer d’une représentation allégée, n’effectuant qu’une partie des tâches habituelles (visas et passeports, aide aux ressortissants, influence). Le consulat virtuel existerait sous la forme d’un site Web, administré à
distance par un consulat physique.Du côté des collaborateurs d’Adrien Gouteyron, on imagine trois grandes missions pour un tel service : ‘ Présenter les initiatives locales de la France [la présence à une foire économique par
exemple, NDLR], tisser des liens avec les Français expatriés, via e-mail ou chat,
prévoir les rendez-vous physiques à établir. ‘ De façon ponctuelle, une présence bien réelle se révèle, en
effet, obligatoire, pour délivrer des passeports ou inaugurer une bibliothèque.
Restrictions budgétaires
L’exemple s’appuie sur l’expérience américaine. Les Etats-Unis disposent actuellement de 33
Virtual Presence Post et comptent en ouvrir une vingtaine d’ici à un an. Ils peuvent aussi bien jouer le rôle d’ambassade dans un pays qui n’en compte pas, par exemple aux îles Tonga, dans le
Pacifique, que de consulat, comme à Göteborg, en Suède. Voire permettre aux Etats-Unis d’obtenir une présence là où ils ne sont pas forcément les bienvenus, comme à Gaza, en Palestine.Le coût des consulats virtuels américains est évalué par le sénateur à 10 000 dollars par site. Un argument de poids dans un contexte de restrictions budgétaires au ministère des Affaires étrangères qui avait amené ses
syndicats à se mettre en grève l’an dernier.Comme on l’explique dans l’équipe d’Adrien Gouteyron, ‘ Il faut faire attention, ces sites, c’est un peu l’image de la France. ‘ Le sénateur a justement fait ses propositions dans le cadre
d’un audit des sites des ambassades et consulats français. Et en a récupéré quelques perles montrant que, sans professionnalisme, une présence Web
peut être décrédibilisante : en mai 2006, le site de l’ambassade de France en Serbie n’avait à offrir que des actualités d’octobre 2003 ; en août 2006, celui de sa représentation en Afrique du Sud annonçait la nouvelle composition du
gouvernement… Raffarin de mars 2004.
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