Du commerce électronique à la gestion de la relation client en passant par les intranets, l’informatique d’entreprise semble entrée dans une nouvelle ère technologique. En réalité, la transition est loin d’être achevée. A l’instar des grands systèmes, toujours bien présents, l’informatique client- serveur demeure une priorité pour nombre d’entreprises. Si les SSII inscrites sur HiTechPros (une place de marché regroupant l’offre et la demande en prestations de service hexagonales) sont 87 % à faire valoir leur expertise dans les nouvelles technologies, elles sont 84 % à se présenter, dans le même temps, comme des spécialistes du client-serveur. Preuve que ce sujet reste d’actualité.Ce pourcentage élevé se justifie principalement par des besoins en maintenance. “Les prestations en client-serveur se répartissent à parts égales entre forfaits et assistance technique, explique Emmanuel Quétin, directeur technique Ile-de-France chez Teamlog. Il s’agit d’abord de faire vivre des applications. Certes, on rencontre encore de nouveaux projets. Mais ils sont de dimensions modestes et n’embrassent pas toute l’entreprise.” Du moins pour les développements purement client-serveur. Il arrive que cette technologie réussisse à trouver sa place dans des projets internet/intranet. Quand, par exemple, il s’agit de mettre au point des interfaces complexes.
Peu de jeunes diplômés parmi les spécialistes
Pour certains, le client-serveur reste même l’architecture de prédilection. “Je consacre 80 % de mon temps à recruter des spécialistes du client-serveur, affirme Didier Croyet, chargé de recrutement sur la partie informatique chez Experian. Le profil idéal est un ingénieur d’études qui connaît Oracle, Unix, C, C++ et Visual Basic à outrance.” Les embauchés seront notamment dirigés vers la partie SVA (service à valeur ajoutée) ?” nom trouvé par Experian pour qualifier la vente d’informations générées par les applications maison. D’où des besoins très précis en SGBDR ?” avant tout Oracle ?” et en Visual Basic. “Nous n’embauchons quasiment pas de jeunes diplômés : sur cent cinquante cadres informaticiens, seuls dix sont débutants. Le client-serveur n’est plus vraiment au goût du jour dans les écoles”, poursuit Didier Croyet.A l’Epita (Ecole pour l’informatique et les techniques avancées), on reconnaît que les étudiants ne travaillent plus sur des projets ne portant que sur cette architecture. Mais le client-serveur fait toujours partie du bagage de l’élève ingénieur en informatique. “Notre culture fait partir l’ingénieur des couches basses ?” sockets, threads, etc. Dans le tronc commun, les étudiants sont amenés à coder un serveur HTTP”, explique Yannick Lejeune, directeur de l’Institut d’innovation informatique pour l’entreprise à l’Epita. Pas question d’imaginer se lancer dans les nouvelles technologies sans maîtriser les fondements des architectures client-serveur.
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