En physique quantique, toute observation modifie l’expérimentation. De ce principe ?” dit d’incertitude ?” à une application pratique, il n’y a qu’un pas, que s’apprête à franchir ID Quantique. Cette filiale de l’université de Genève lance, en effet, un système de génération de clés de cryptage qui repose sur le comportement de photons polarisés le long d’une fibre optique. La bonne réception des photons détermine la clé de cryptage. Dans le cas contraire, cela signifie qu’un tiers s’est introduit sur la ligne. Il ne reste plus qu’à recommencer.Malgré sa fiabilité accrue, certaines particularités techniques limitent encore l’usage de la cryptographie quantique. Contrairement à une infrastructure à clés publiques (ICP) classique, ce système implique que les deux interlocuteurs soient reliés entre eux par une fibre optique sans amplificateurs ?” ceux-ci modifieraient la polarisation des photons.Avec une portée réduite à 80 kilomètres pour l’instant, ce type de cryptage se limite à un réseau métropolitain. “Les banques ou les assurances, qui ont des besoins en sécurité importants, seront les premiers intéressées, explique Grégoire Ribordy, directeur d’ID Quantique. Notamment pour la duplication de leurs données vers un centre d’archivage.” Ernst Messmer, directeur informatique de la banque Lombard-Odier, qui a participé aux travaux de l’université de Genève, pense utiliser, d’ici à deux ans, la cryptographie quantique pour les transactions bancaires. Pour lui, “se prévaloir de transactions sécurisées par un protocole quantique sera un excellent argument marketing”.En effet, même si le débit utilisé est encore trop faible pour créer une clé de codage aussi longue que le message, il permet de réaliser des clés de 256 bit/s et d’en changer toutes les secondes. Un système largement plus sûr que n’importe quel autre à lheure actuelle.
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