Google vient de franchir un nouveau pas vers la création d’une bibliothèque universelle. Depuis hier, mercredi 30 août, le moteur de recherche propose aux internautes de
télécharger gratuitement les grands classiques de la littérature mondiale tombés dans le domaine public. Et, s’ils le souhaitent, de les imprimer. Numérisés à la chaîne par Google, ces ouvrages
?” parmi lesquels La Chartreuse de Parme de Stendhal, Madame Bovary de Flaubert ou le Contrat social d’un certain Jean-Jacques Rousseau ?” sont ainsi
disponibles, dans diverses langues. Ils sont accessibles depuis les sites américain et français.L’itinitiative suscite la colère du monde de l’édition, aux Etats-Unis et en Europe. Dans l’Hexagone, selon Les Echos, le Syndicat national de l’édition pourrait engager prochainement une procédure contre
Google, rejoignant
la plainte déjà déposée par la maison La Martinière, pour contrefaçon et atteinte au droit de la propriété intellectuelle.L’arrivée sur la planète Google de ces manuscrits est la conséquence directe des multiples partenariats que le géant de l’Internet s’évertue à passer depuis plusieurs mois avec les bibliothèques de prestigieux établissements
universitaires tels que Harvard, Oxford ou Stanford (une université que les fondateurs de Google, Larry Page et Sergey Brin, connaissent bien pour y avoir fait leurs études).Des centaines de milliers d’ouvrages seraient déjà disponibles au format PDF en six langues : anglais, français, espagnol, allemand, italien et néerlandais. Cela étant, l’utilisation d’une ?”uvre même tombée dans le domaine
public ne va pas forcément de soi. Ainsi, tout téléchargement s’accompagne de recommandations légales, l’occasion pour Google de préciser, par exemple, que le livre téléchargé et imprimé ne doit pas l’être à des fins commerciales. Et qu’au final,
c’est l’internaute ?” et non Google ?” qui est chargé de respecter la législation sur le droit d’auteur en vigueur dans son pays.
Un service impressionnant mais peu performant
Reste une question. Le service offert par Google présente-t-il aujourd’hui un intérêt pour le grand public ? Pour un internaute aspirant ‘ rat de bibliothèque ‘, oui, puisqu’il a désormais à sa portée des
documents autrefois enfouis dans les fonds des grandes universités. Cependant, le service reste d’un intérêt très limité pour la lecture intégrale d’un manuscrit de plusieurs centaines de pages. Surtout si l’on part du principe que la lecture d’un
Shakespeare diffère de celle d’un simple bilan comptable.En l’état, la recherche des ouvrages disponibles se montre particulièrement fastidieuse. En effet, aucun catalogue général n’est mis à la disposition des lecteurs potentiels et les recherches ne peuvent s’effectuer que sur le nom de
l’auteur ou sur les mots contenus dans le titre de l’ouvrage. Pour les internautes insatisfaits, et il se peut qu’il y en ait, Google propose alors d’acheter le livre désiré chez un libraire en ligne tel que Amazon.fr ou Fnac.com, ce qui est un
moindre mal pour les éditeurs. Un service, sur le site américain, permet également de rechercher la bibliothèque la plus proche de chez soi, pour aller emprunter l’ouvrage.
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