« Beaucoup d’entre nous ont accepté un emploi chez Google en gardant à l’esprit les valeurs de la société, y compris sa position antérieure sur la censure et la surveillance chinoises, et en comprenant que Google était une entreprise disposée à placer ses valeurs au-dessus de ses bénéfices. » Plusieurs centaines d’employés de Google viennent d’exprimer publiquement leur conscience politique dans une lettre ouverte publiée sur Medium.
Ils expliquent rejoindre l’action d’Amnesty International, qui appelle Google à annuler son projet Dragonfly. Sous ce nom de code se cache le programme permettant au moteur de recherche américain de revenir en Chine. Pour y parvenir, Google n’hésiterait pas à se soumettre à la censure exercée par le Parti communiste chinois. Et faire ainsi disparaître certains résultats dissonants par rapport à la voix officielle.
Vers un Internet séparé en deux ?
« Notre opposition à Dragonfly ne concerne pas la Chine : nous nous opposons aux technologies qui aident les puissants à opprimer les plus vulnérables, où qu’ils se trouvent, détaillent toutefois les salariés de Google. Dragonfly en Chine créerait un dangereux précédent à un moment politique instable, empêchant Google de refuser aux autres pays des concessions similaires. »
En plus des inquiétudes concernant les droits de l’homme et la censure dans le pays, Dragonfly pourrait s’avérer être un problème quant à la structure même d’Internet. En septembre dernier, l’ancien patron de Google lui-même, Eric Schmidt, estimait que le déploiement de ce projet créerait un Internet séparé en deux. Une partie serait alors contrôlée par la Chine, avec toutes les dérives que cela supposerait.
Depuis l’annonce de Dragonfly, des centaines d’employés de Google protestent contre ce programme. D’abord en interne et maintenant publiquement, tentant de défendre ce qui fut longtemps la devise de l’entreprise : « Don’t be evil ».
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