Première cause de mortalité en France et dans la plupart des pays industrialisés, les maladies cardio-vasculaires pourraient être mieux suivies grâce à l’utilisation de capteurs et d’appareils communicants portés en
permanence par les patients.Pour aller plus loin que les appareils personnels déjà commercialisés aujourd’hui en pharmacie ou en parapharmacie tels que les autotensiomètres ou les électrocardiographes portables (voir Electronique International
Hebdo du 27 mai), un projet européen vise à mettre au point des appareils véritablement enfouis dans les vêtements.Le projet IST MyHeart, coordonné par Philips, d’un montant de 33 millions d’euros, rassemble une trentaine de partenaires dont Nokia, Medtronic, Vodafone, plusieurs hôpitaux, mais aussi le Léti (CEA),
l’Institut national des technologies de Suisse (ETH), ou encore l’italien Nylstar, spécialiste des tissus synthétiques.
Relié en permanence à un centre médical
Le projet, lancé le 31 décembre 2003, devrait se terminer fin août 2007. L’objectif est de développer des ‘ vêtements biomédicaux intelligents ‘, c’est-à-dire des
vêtements intégrant divers capteurs enfouis dans le tissu, mais également une électronique plus classique chargée de recevoir les données brutes, puis de les transmettre sans fil vers un ordinateur, où directement vers un centre médicalisé.Philips a ainsi mis au point des capteurs pouvant être intégrés dans une ceinture ou un soutien-gorge et permettant de mesurer divers paramètres biologiques tels que la température corporelle, le rythme cardiaque ou encore le rythme
respiratoire. Grâce à un module radio, ces données peuvent être transmises de façon continue vers un ordinateur de poche ou un téléphone portable.Pour aller plus loin dans l’intégration au tissu, les recherches s’orientent vers la mise au point d’une électronique ‘ tissable ‘, constituée de fibres dotées de propriétés de conduction
du courant, de génération d’énergie, voire de stockage de données.En recevant de façon quasi permanente les données décrivant l’évolution de l’état de la personne, les centres de soins pourront ainsi prévenir les risques d’arrêt cardiaque, mais aussi, grâce à une collaboration
avec les services d’urgences, réagir plus rapidement en cas de crise. Philips gère déjà en Allemagne le service Paxiva, destiné au suivi des personnes atteintes de troubles cardiaques, et qui compte plusieurs milliers de patients.
Responsabiliser le patient
Pour être suivi à domicile, chaque patient se voit attribuer un électrocardiographe communicant qui envoie les mesures vers un centre de soins via Internet. Dans le même ordre d’idée, en octobre dernier, le géant néerlandais a
débuté une étude pilote aux Etats-Unis, baptisée Motiva, permettant aux patients d’envoyer les données biologiques à un centre de soins et d’être mis en relation avec un médecin par vidéoconférence sur un téléviseur en utilisant une
liaison IP haut-débit.Dans le cadre du projet MyHeart, les patients, plutôt que de rester sous l’entière responsabilité des médecins, pourront également avoir accès directement à un certain nombre d’informations concernant leur état de santé.
Ces données seront consultables par l’intermédiaire d’une interface intégrée dans un objet de la vie quotidienne tel qu’un miroir de salle de bains doté d’un écran tactile par exemple. Le logiciel pourra conseiller le
patient pour l’inciter à faire plus d’exercices physiques, modifier ses habitudes alimentaires ou prévenir les situations de stress.
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