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Des cadres informaticiens pas très heureux de leur sort

Malheureux, le cadre informaticien ? Pas vraiment. Mais en règle générale, moins satisfait de sa situation professionnelle que l’ensemble de ses collègues. Une inquiétude alimentée par des perspectives de carrière incertaines.

Ciel gris, tourmente boursière, nuages annoncés aux Etats-Unis, pour le moment, rien n’y fait, le moral des cadres en France est au beau fixe.D’après un tout récent sondage de l’ Association pour l’emploi des cadres (APEC), 87 % d’entre eux sont globalement satisfaits de leur situation professionnelle. Ils sont 91 % à trouver leurs missions intéressantes, et 96 %, un record, apprécient leurs échanges avec leurs collègues !Avec un bémol pourtant ! Les cadres informaticiens, s’estiment eux un peu moins favorisés. Ils ne sont en effet que 81 % à être satisfaits de leur situation professionnelle, dont 12 % seulement à être vraiment très contents.Leurs perspectives de carrière demeurent au centre de leurs préoccupations et de leurs inquiétudes. C’est là un signe de lucidité pour ces cadres qui savent à quel point ils resteront dépendants de la technique, s’il ne savent s’en extraire d’une façon ou d’une autre.Entrer dans l’informatique n’est pas difficile. Il suffit de voir les trésors d’imagination que déploient les entreprises pour accueillir les jeunes diplômés. Certaines vont même, comme la SSII Unilog, jusqu’à faire postuler les candidats en short dans un stade !Mais le plus difficile pour un cadre informaticien sera toujours de durer et d’évoluer. Certes, les perspectives de carrière ne manquent pas en informatique. Elles sont même plus nombreuses qu’ailleurs, tant les projets qu’ils mènent ouvrent la voie à de vastes chantiers, dans des domaines applicatifs des plus variés. Ils connaissent les secrets de l’entreprise et ne sont pas démunis en termes de méthodes. Mais à condition de savoir en sortir.Dans le cas contraire, ils auront vite fait d’être classés, catalogués, voire relégués. D’ailleurs, petit fait révélateur noté par le sondage : les cadres les plus satisfaits ne sont pas les plus bardés de diplômes, mais ceux qui savent bouger et prendre leur carrière en main.Et ce, dans de petites sociétés de moins de cinquante personnes, favorisant le touche à tout, ou au contraire dans des entreprises de plus de deux mille salariés où le petit malin saura se faufiler dans la masse pour tracer son chemin.Prochaine chronique le lundi 28 mai 2001

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Anne-Françoise Marès