Prendre la route, c’est un symbole de liberté. Derrière son volant, l’automobiliste se sent libre d’aller où il veut, sans que quiconque ne le suive à la trace. La vérité est un peu différente, du moins sur les autoroutes. A l’occasion des grandes migrations estivales, la Cnil a publié un bilan des dispositifs de collecte de données mis en place par les sociétés d’autoroutes pour fluidifier le trafic, limiter la vitesse et éviter les fraudes aux péages.
Un domaine qu’elle surveille de près afin de s’assurer qu’aucun ne porte atteinte à la liberté d’aller et venir anonymement. Si elle ne dénonce aucune infraction, la liste des dispositifs que la Cnil détaille mérite l’attention des automobilistes pour savoir à quoi ils sont exposés et quel est le devenir des informations collectées.
Les plaques d’immatriculation sont au centre de tous les dispositifs. Les premières expérimentations de lecture automatique sur des véhicules en mouvement remontent à 1996. Elle est ensuite lancée à grande échelle en 2004 pour prévenir les excès de vitesse. En cas de dépassement, le numéro de plaque minéralogique du contrevenant, accompagné d’un message de prudence, s’affiche en clair sur un panneau à messages variables. « Ce système de contrôle pédagogique des vitesses a un caractère exclusivement préventif. Aucune répression ne peut être effectuée sur la base de ce traitement puisque les informations ne sont pas transmises aux autorités de police », précise la Cnil. Les données sont effacées moins d’une minute après leur affichage sur le panneau.
Des plaques minéralogiques tronquées
La société ASF, qui gère les autoroutes du sud de la France, a reçu récemment l’autorisation de la Cnil de relever les plaques d’immatriculation pour offrir aux usagers des informations sur le trafic. Ils peuvent ainsi connaître le temps d’attente aux péages, la présence d’éventuels nœuds d’engorgement. « La détection, dans les meilleurs délais, des anomalies du trafic permet d’améliorer l’efficacité des actions de gestion des événements », explique la Cnil.
Pour ces applications, une mesure de sécurité particulière a été ajoutée : à peine capturée par une caméra, l’image de la plaque d’immatriculation est amputée systématiquement de deux caractères. Une fois que le véhicule quitte le réseau autoroutier, c’est l’intégralité de la plaque qui est rendue anonyme.
Les systèmes de vidéosurveillance sont aussi renforcés aux abords des péages pour lutter contre les mauvais payeurs. Cette fois, les données ne seront pas effacées, puisqu’il s’agit de constater qu’il y a bien eu fraude et d’effectuer un suivi des conducteurs indélicats.
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