En France, le haut-débit est une denrée facile d’accès et relativement peu coûteuse. Alors, quand des communautés de geeks (les passionnés d’informatique et du Net) se décident à bâtir des réseaux à base de
bricolage, le projet a surtout des allures de hobby. Au Sénégal, il s’agit au contraire d’une quasi-obligation économique.En 1993, Alassane Diagne y créait Blaise Electronics, un distributeur d’équipements radio. Dix ans plus tard se déroulait le premier SMSI, en 2003 à Genève. L’occasion pour lui de se demander comment transformer les citoyens sénégalais
en membres de la société de l’information. Sa réponse : Sénégal-sans fil.Cette association a pour objectif de déployer un réseau Wi-Fi public et gratuit, où chaque internaute sénégalais se transformerait en fournisseur d’accès en partageant sa connexion. Un concept déjà mis en pratique par des associations
comme
Paris-Sansfil, avec sa fameuse ‘ antenne Ricoré ‘, parfaitement adaptée au Sénégal.L’objet ne demande que peu d’investissements : une boîte de Ricoré, un connecteur RF et un morceau de tige métallique. Débarrassée de son fond plat métallique et de son mélange café-chicorée, percée d’un trou aux dimensions bien
précises, la boîte se transforme alors en antenne radio capable d” arroser ‘ des distances importantes. Quant à ceux qui seraient inquiets pour leur sécurité informatique, Sénégal-sans fil propose à ses membres une
plate-forme d’authentification.De quoi, selon Alassane Diagne, ‘ faire comprendre que, par des initiatives simples, les utilisateurs peu nantis peuvent accéder aux technologies de l’information ‘.Restent quelques problèmes à résoudre. En particulier celui des autorisations. Les autorités sénégalaises imposent en effet à tout émetteur des restrictions de puissance et, surtout, exigent une autorisation préalable.
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