Au mois de décembre dernier, Facebook se montrait soudainement soucieux de notre santé mentale. Le réseau social recommandait de ne pas rester passif face aux contenus de sa plate-forme. Une réponse aux critiques de plus en plus vives émanant d’anciens collaborateurs et accusant les réseaux sociaux de nous manipuler pour garder notre attention constamment captive.
Justement, ces experts contre-attaquent. Structurés autour de l’organisation Center for Human Technology, qu’ils viennent de créer, ils lancent « The Truth About Tech ». Une campagne calquée sur les actions anti-tabac pour éveiller les élèves, les parents et les enseignants aux dangers d’une surexposition aux écrans.
La vérité sur la tech
L’action est menée en coopération avec l’association à but non lucratif Common Sense Media, nous apprend le New-York Times. Une opération à sept millions de dollars dont l’objectif est de toucher environ 55 000 écoles publiques aux Etats-Unis. Les enfants sont visés prioritairement car leur cerveau en pleine construction les rend plus vulnérables que les adultes et susceptibles de devenir addicts aux écrans.
Mais tout le monde est potentiellement concerné par le phénomène et sa cohorte d’effets négatifs comme le stress, l’anxiété, l’insomnie, la perte d’estime de soi, et même la dépression, selon le Center for Human Technology.
L’organisation compte dans ses rangs une belle brochette d’anciens hauts cadres ou investisseurs de géants du Web comme Google (Tristan Harris, James Williams, Lynn Fox) ou Facebook (Dave Moring, Justin Rosenstein, Roger McNamee, Sandy Parakilas). Des repentis désireux de jouer les lobbyistes pour imposer une nouvelle vision de la technologie.
Peser sur les lois
Il s’agit, comme on l’a vu, d’éveiller les consciences des consommateurs, mais aussi de proposer de la documentation à destination des ingénieurs pour les conseiller dans la manière de développer des produits plus respectueux de notre santé mentale.
Le Center for Human Technology milite enfin pour restreindre le pouvoir des grandes entreprises technologiques. Il va pour cela soutenir deux projets de loi. Le premier est mené par le sénateur démocrate Edward J. Markey qui réclame des recherches sur l’impact de la technologie sur la santé des enfants. Le second, piloté par le sénateur démocrate Bob Hertzberg, vise à identifier systématiquement les comptes tenus par des bots sur les réseaux sociaux.
« Plus tard, nous comprendrons que nous avons vécu un tournant : celui du moment où nous sommes passés de la technologie conçue pour capter notre attention et éroder la société, à une technologie qui protège notre esprit et régénère la société », promet le Center for Human Technology.
Cette action, manifestation d’une sorte de prise de conscience, va à l’encontre de la tendance solutionniste radicale qui prévaut dans le Silicon valley. Elle n’est néanmoins pas isolé. Début janvier, des actionnaires d’Apple demandaient au géant américain de se pencher sur le problème de l’addiction des enfants aux iPhone.
Il est temps que le problème soit reconnu et puisse être évité en amont avec de vrais outils de contrôle parental… Même si les parents n’échappent pas non plus au fléau de l’addiction aux écrans.
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