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Des Américains sur les bancs… du net

Soldat, cadre ou maman, John, Barbara et Pat ont tous un emploi à plein-temps. En guise de formation, une seule alternative : les cours de l’université virtuelle.

L’Américaine Pat Rogue, 37 ans, présidente de son entreprise de marketing, Business Boomers, vit à deux pas de l’université, dans l’État du New Jersey. “Je pourrais aller sur le campus en vélo”, souligne-t-elle. Pourtant Pat Rogue n’en fait rien. Elle préfère, et de loin, suivre ses cours de sciences de la gestion sur internet, à travers le réseau Thomas Edison State College. Pat Rogue a un mari, deux enfants de 5 et 7 ans, un labrador, et un emploi à plein-temps. Elle ne peut suivre les horaires contraignants d’une université traditionnelle. Et elle a plongé sur l’unique alternative possible : l’enseignement virtuel. La chef d’entreprise travaille le week-end, ou bien tard le soir, quand ses chers petits sont couchés. Et son mari, expert-comptable, lui aussi converti aux joies de l’université virtuelle, potasse ses cours au bureau, durant la pause de midi. L’histoire de Pat et de son mari Alex paraît aujourd’hui, aux États-Unis, de moins en moins originale, tant les exemples d’étudiants “virtuels” abondent. C’est la voie qu’a choisie Barbara Dutch, cadre commerciale qui sillonne trois États pour vendre ses produits chimiques. Et qui prépare ses cours de droit avec Kaplan, le soir, en branchant son PC à l’hôtel. Le soldat John Czworka, basé à Tampa, en Floride, ne peut qu’étudier en ligne. Et Sam Frigoo, 27 ans, mère de deux enfants, le comprend bien. Elle a essayé en vain la faculté traditionnelle. Elle n’a pas réussi à conjuguer ses cours et ses enfants. Tout comme John, elle apprend en ligne la gestion des affaires avec l’université Saint-Leo.Selon les statistiques du ministère américain de l’éducation, ces étudiants internautes sont de plus en plus nombreux : ils étaient à peine 754 000 en 1995, contre 1,6 million deux ans plus tard. Et si l’on en croit les prévisions de la société de conseil International Data Corporation, les adeptes de l’e-learning seront 2,2 millions en 2002. La demande ne cesse de croître. L’offre s’adapte. Toujours selon les statistiques du ministère, 62 % des universités publiques offraient une forme de cours en ligne en 1995, 80 % deux ans plus tard, 97 % en 2000.Et leur projet éducatif ne cesse de se perfectionner. On est bien loin de la vidéo de mauvaise qualité, laissant pérorer un ennuyeux professeur. “Nous pouvons voir nos cours pendant plusieurs mois, explique John Czworka. Si je ne comprends pas, j’arrête, je repars en arrière, je revois la leçon autant de fois que je veux.”En prime, il y a quantité de cours interactifs. Les étudiants planchent à l’avance sur un sujet particulier. Et débattent ensuite avec le prof et d’autres élèves dans des chats, systèmes de discussion dans lesquels on tape en instantané sur un clavier ses questions et commentaires…“C’est une formation plus personnelle, juge la future avocate Barbara Dutch. Nous avons des classes de 7 à 10 personnes. On ne peut pas se cacher dans la foule. Il faut être prêt.” Et répondre aux attentes de son petit groupe. “Je ne me sens pas seule, assure Pat Rogue. C’est en fait un travail de groupe.” Avec dautres élèves, dispersés aux quatre “coins” du net.

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Caroline Talbot, à New York