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Derrière la gestion de carrière annoncée

Avec la surenchère actuelle autour du recrutement, les sociétés informatiques n’hésitent pas à vanter la qualité du futur parcours professionnel de leurs employés. Qui se retrouvent vite bien seuls. Par Anne-Françoise Marès.

C’est à l’entreprise qui offrira le plus de promesses : rapidité d’évolution assurée, avec formation à l’appui… Les plus récentes mettent justement en avant leur jeunesse : “Chez nous, tout va très vite, se vantent les Fi System et compagnie. Il est donc facile d’accéder à des postes de management. Et, bien sûr, avant de recruter à l’extérieur, nous regardons les évolutions internes possibles.” Les plus anciennes se flattent de leur organisation éprouvée et de structures mises en place pour faire évoluer leurs équipes.Pas question de mensonges, ici, mais d’une réalité bien plus nuancée. Inutile de se leurrer, dans les sociétés de services particulièrement, le fonds de commerce, ce sont d’abord les hommes et leurs compétences. Mieux vaut donc les garder aux postes où ils sont les plus rentables. Dans des entreprises dont les prévisions n’excèdent guère les six mois, comment en serait-il autrement ? Les changements de postes proviennent plus souvent d’opportunités que d’une réelle anticipation. A moins d’une implication managériale sérieuse.Le plus bel exemple provient de Mars Alimentaire. Là, les managers sont évalués sur la façon dont ils font évoluer leurs équipes : la durée à un même poste ne doit pas excéder deux ans et demi ! C’est malheureusement exceptionnel. Le plus sûr est donc de prendre soi-même en main sa carrière, tant qu’il est encore temps.Un technicien réseau, depuis cinq ans dans la même entreprise, le disait récemment :“Il m’a fallu changer de société pour faire grimper mon salaire et obtenir un poste d’encadrement.” Les entreprises les plus honnêtes reconnaissent qu’elles n’ont plus le temps de soccuper individuellement de chaque personne. Celles qui ont encore de la considération pour leurs collaborateurs mettent en revanche de plus en plus à leur disposition des outils de maîtrise du parcours professionnel. Ils permettent à la fois de se positionner par filière et indiquent les prérequis à obtenir pour accéder aux postes disponibles. Et libèrent les entreprises de la gestion des carrières.Prochaine chronique le lundi 5 juin 2000

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Anne-Françoise Marès, chef de la rubrique Emploi