Le Nouvel Hebdo :
La crise que traversent les secteurs du tourisme et du transport a-t-elle un impact sur vos projets ? Denis Wathier : La vente de billets de train a très peu été affectée par les événements du 11 septembre, qui ont surtout touché le tourisme moyen et long courrier. Pour notre part, nous constatons tout de même une croissance moins forte qu’attendue. Concernant les nouveaux services de notre site Voyages.SNCF.com, issus de l’association avec Expedia, ils seront lancés début décembre, quoi qu’il arrive. Seul bémol, si la conjoncture continue de se dégrader, nous ne ferons pas de campagne de communication. Ce ne serait pas efficace.Comment allez-vous positionner votre site web enrichi ? Sur la plupart des sites, la vente de billets d’avion est automatisée. En revanche, pour acheter des packages, le client doit passer par un centre d’appel. Nous, nous ferons des offres groupées dynamiques et proposerons un prix globalisé, en une seule fois.Allez-vous adopter une approche tarifaire agressive ? Nous ne nous battrons pas sur les prix. Nous nous positionnons sur la qualité de l’offre et la largeur de la gamme de nos produits. Le prix ne servira qu’à animer le service. Il y aura des promotions réservées, par exemple, à des typologies de clients, ou à des promos en page d’accueil. Pourquoi vous êtes-vous tourné vers un partenaire, alors que disposiez déjà d’un savoir-faire technologique ? Vous auriez pu également sous-traiter vos développements…Nous nous sommes évidemment interrogés sur l’opportunité d’un partenariat. Nous aurions pu créer une entité franco-française et réécrire toutes les lignes de code. Mais nous avons privilégié la rapidité. Il est nécessaire d’être en adéquation avec le marché au bon moment. D’où ce partenariat. Expedia s’est imposé très vite avec une technologie qui fonctionne et des accords commerciaux intéressants. Notre partenaire apporte sa technologie sans qu’on ait à la payer. En fait, chacun amène des actifs.Comment se répartissent les revenus ? Les dividendes seront départagés au prorata de nos niveaux de participation respectifs, 57 % pour nous et le reste pour Expedia. Cette répartition ne concerne pas les revenus générés par l’activité ferroviaire, qui ne font pas partie de l’accord. Quels sont vos objectifs de résultats et quelle sera la répartition entre la clientèle de particuliers et d’affaires ? Nous nous sommes engagés à ne communiquer aucun chiffre. Je peux seulement vous dire que sur les voyages, nous ciblerons d’abord la clientèle de loisirs. Toujours pour la partie voyages, nous prévoyons l’équilibre pour 2002. Concernant le ferroviaire, nous maintenons notre objectif de 170 millions d’euros (1,1 milliard de francs) de chiffre d’affaires et nous visons 10 % des ventes de grandes lignes en 2004, soit peu ou prou 530 millions d’euros.Comptez-vous utiliser à terme le ticket électronique ? Bien sûr, c’est quelque chose que nous regardons. Mais, pour le ferroviaire, par exemple, cela pose de lourds problèmes de logistique, comme le contrôle dans le train ou encore l’échange de billets. Le ticket électronique pourrait concerner en priorité la clientèle d’affaires, grande consommatrice de train, dans le cadre de programmes de fidélisation. J’aimerais que ce soit réalisable le plus vite possible.Pourriez-vous introduire votre site en Bourse ? Ce n’est pas envisagé sur le court terme. Mais nous nous réservons la possibilité de réaliser notre actif d’une façon ou d’une autre. Avec Expedia, il s’agit bien d’un partenariat à long terme.
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