Le parcours professionnel de ce docteur en physique moléculaire de 38 ans a été guidé par sa passion du rugby. Aujourd’hui DSI de la Fédération française de rugby, il vient de déployer un SGBD centralisé.Décision Informatique : Votre diplôme de docteur en physique ne vous prédisposait pas directement à travailler dans le secteur informatique, et encore moins dans celui du rugby. Comment êtes-vous devenu DSI de la
FFR ?
Denis Malmasson : Au cours de ma thèse, effectuée entre 1991 et 1994, j’ai eu l’occasion de développer un logiciel d’exploitation des données pour analyser les gaz. Puis, à Toulouse, j’ai
travaillé pour une association de jeunes chercheurs. C’est alors qu’un joueur de mon club de rugby m’a parlé d’une PME à Paris, spécialisée dans les matériels d’expérimentation scientifique, DMS Didalab.En 1996, je suis devenu directeur technique de l’entreprise, puis responsable informatique. J’ai été chargé de déployer un réseau de vingt-cinq postes, de mettre en place un site Internet et une base de données avec 3 000
références en ligne : les débuts de l’ebusiness. En juin 2000, le rugby a encore aiguillé ma vie : en cherchant des places pour un match sur le site de la FFR, j’ai répondu à une annonce pour un poste de responsable
informatique au sein de la Fédération. Quatre mois plus tard, j’étais embauché.Concrètement, en quoi consiste votre travail ?
J’évolue entre le siège de la Fédération, à Paris et le Centre national de rugby (CNR) , situé à Marcoussis dans l’Essonne. Sur chacun de ces sites, il y a une soixantaine d’utilisateurs. Lors de mon arrivée, la
problématique principale consistait à faire correspondre le système de base de données de la Fédération, dans lequel est répertorié l’ensemble des licences, avec celui de chaque comité territorial chargé de l’inscription directe des
joueurs. Avec l’aide d’une SSII, nous avons donc déployé une base Oracle dans ce but.Les difficultés de mise en oe uvre ontelles été exclusivement techniques ?
Non, pas uniquement d’ordre technique. Dans un premier temps, il a fallu convaincre la direction de l’utilité d’un tel système. Pour ce faire, nous avons mis en avant les risques d’erreurs liés à la double
saisie ou encore à des accidents informatiques. Ensuite, après avoir réalisé un appel d’offres, nous avons retenu une solution technique intéressante, qui correspondait à notre budget. L’aspect humain a été déterminant,
puisqu’il a fallu évaluer les membres de la SSII avec lesquels nous serions amenés à travailler.Que retenez-vous de ce projet ?
L ‘apport, sur le plan personnel, d’une telle entreprise est très riche. J’ai pu développer mes compétences dans le domaine du management, puisque trois ingénieurs ont été embauchés pour l’occasion. J’ai
dû veiller à la synergie entre notre équipe et celle de la SSII. Les rapports n’étaient pas toujours simples, car, de par notre statut associatif, nos méthodes de travail sont différentes des méthodologies industrielles d’une SSII. La
SSII a par ailleurs rencontré quelques soucis de développement et nous avons dû travailler dans l’urgence. Aujourd’hui, 90 % du projet fonctionne, mais je garde tout de même une certaine impression d’inachevé.Que reste-t-il à améliorer ?
Ce projet n’est qu’un socle pour déployer un véritable système d’information. En collaboration avec les DSI des Fédérations françaises de football, de handball, de tennis… nous étudions la faisabilité
d’une identification des joueurs par carte à puce. Pour le rugby, cela concerne 230 000 personnes.
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