Avec un effectif de mille huit cents personnes mais un réseau commercial de quatre mille points de vente affiliés, répartis dans quatre-vingts pays, Guy Degrenne est tout à la fois une grosse PME régionale, basée depuis cinquante-six
ans à Vire, et un groupe international coté au second marché de Paris Euronext.Industriel (quatre usines), commerçant (vingt points de vente directe) et distributeur, le spécialiste des arts de la table multiplie également les métiers. Ce qui suppose de s’appuyer sur un système d’information gérant à fois la
production, la gestion des stocks, la force de vente et le réseau de distribution. Le tout avec une équipe informatique réduite à neuf personnes, directeur informatique compris.01 Informatique : Comment se caractérise la politique informatique suivie par Guy Degrenne ?Denis Binet : Hormis la gestion de la production, ‘ progicialisée ‘ sept ans plus tôt, le système d’information reposait jusqu’alors sur des développements
spécifiques. Nous avons souhaité mettre en ?”uvre une solution unique, de type PGI. Mais devant l’ampleur et la lourdeur du projet, la démarche n’a pas abouti. Il aurait fallu dégager une équipe de dix à quinze personnes, mobilisée sur douze à
dix-huit mois. Ce qui aurait impliqué un recours accru à la sous-traitance.Quelle a été la première étape de cette démarche de ‘ best of breed ‘ ?La comptabilité relevait de l’urgence. Obsolète, la solution maison ne couvrirait pas les fonctions les plus indispensables, comme le reporting. Nous avons donc retenu le progiciel Coda Financials. Il devait répondre à plusieurs
objectifs : rendre plus accessibles les comptabilités générale, analytique et budgétaire sur une base de données unique, offrir un bon outil de pilotage couplé avec Cognos, et réduire le délai de production des arrêtés mensuels de
J + 15 à J + 3 à 5. Conforme aux nouvelles normes IFRS, le progiciel devait aussi être capable de traiter les données comptables de nos différentes filiales en Autriche, en Suisse ou en Belgique.Quels sont les autres déploiements prévus ?Nous menons en parallèle la refonte de la gestion de la chaîne logistique. Notre vieil outil de gestion prévisionnelle des ventes sera remplacé par la solution n.Skep de Dynasys, à même de couvrir la planification des
approvisionnements ou la gestion du cycle de vie des produits.Comment se déroule le passage du flambeau ?L’intégration est confiée à l’éditeur retenu, tout en insistant beaucoup sur la notion de transfert de compétences. Pour l’implémentation de Coda, nous avons ainsi fait venir des consultants britanniques à Vire. Quant à la formation
des utilisateurs, elle se déroule au plus près du démarrage, en situation d’utilisation concrète. Car si elle est dispensée trop en amont, on enregistre une importante déperdition.Quel est votre degré d’implication dans ces projets ?Je codirige les grands chantiers en binôme avec le responsable fonctionnel. Il s’agit en l’occurrence, pour les deux projets en cours, du directeur financier et du directeur logistique. Compte tenu de la taille de la direction
informatique, je suis aussi le seul garant de la cohérence globale du système d’information. Dans l’équipe projet-développement, chacun des cinq informaticiens développe une connaissance par spécialité ?” les achats, la paie, l’EDI. Mais
il ne dispose pas d’une vision générale de l’ensemble des flux d’information.
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