Les rencontres des First Tuesday sont devenues plus sélectives. Du coup, l’intérêt pour cet événement ne risque-t-il pas de retomber ? Pas du tout. L’engouement pour notre rencontre reste intact. En témoignent les 2 000 à 3 000 demandes d’inscription que nous enregistrons pour chaque rencontre depuis le printemps. En revanche, il est vrai que nous sommes plus sélectifs. Il fallait revenir à une dimension plus humaine, plus conviviale. Et surtout plus efficace, en favorisant les échanges entre les acteurs de la net économie. En avril dernier, au Cnit, nous avons accueilli jusqu’à 1 800 personnes. C’était trop. L’effet médiatique suscité par les First Tuesday attirait un public trop large. Nous nous sommes, depuis, recentrés sur des événements réunissant entre 700 et 800 participants. Nous avons également fait évoluer la formule de nos manifestations en dissociant les interventions de la soirée networking. Et ce de façon à apporter plus de contenu.Un peu plus d’un an après la première édition, comment en est-on arrivé là ? C’est en été 1999 que je suis entrée en contact avec les initiateurs anglais des First Tuesday. En France, le lancement s’est fait très rapidement, en septembre 1999. A l’époque, par cinq personnes et sans aucune structure. La première soirée, au cinéma l’Entrepôt, a réuni 350 participants. Nous avons fait venir des investisseurs et des porteurs de projet que nous connaissions. Les autres nous ont rejoints par le bouche à oreille.Aujourd’hui, comment sélectionnez-vous les participants et comment financez-vous chaque opération ? En novembre dernier, nous avons sélectionné 800 personnes sur les 2 300 demandes. Nous nous efforçons de maintenir le bon écosystème : à peu près la moitié de start up, de 10 à 15 % d’investisseurs, le reste étant constitué de prestataires de services, d’acteurs de grandes entreprises et des médias. Une soirée coûtant entre 400 000 et 500 000 francs, elle doit être sponsorisée par des partenaires. Altavista a été l’un des premiers à nous rejoindre. Depuis, ils se sont multipliés tant chez les incubateurs, tels Tokamak ou Gorilla Park, que chez les prestataires – Comdisco, Scient ou EMC, par exemple.Du coup, les soirées des First Tuesday ne vont-elles pas devenir une sorte de salon professionnel ou un colloque ? Cela n’a rien à voir. Les rencontres que nous organisons ne ressemblent en aucune manière à un salon professionnel ou à un congrès. En fait, First Tuesday est un mouvement, un lieu de libre rencontre entre les investisseurs, les entrepreneurs et les autres spécialistes de la nouvelle économie. Il en émerge tout naturellement une économie de réseau et un faisceau de relations entre tous ces acteurs. Il faut aussi noter que l’accès aux soirées des First Tuesday est totalement gratuit pour tous les participants. Il existe en parallèle, il est vrai, d’autres structures – dont certaines avec un objectif plus commercial -, qui organisent leurs propres rencontres. La formule est aussi déclinée en région, notamment par des acteurs économiques locaux. Nous n’avons pas le monopole des manifestations internet.C’est une évolution notable. Depuis son origine, First Tuesday est un événement qui mue, qui bouge en fonction des changements de la net économie. Son épicentre est appelé à se déplacer selon les évolutions du marché. Par exemple, les grandes entreprises traditionnelles sont de plus en plus présentes lors de nos rencontres. Cela témoigne de leur intérêt pour tout ce qui concerne l’évolution actuelle du marché.Plus pratiquement, quel est votre rôle ? Nous catalysons les échanges. Tout le monde se parle et les gens s’abordent librement. Nous contribuons aussi à faire émerger, parmi les start up, les perles de demain, et à éclairer les acteurs de l’internet sur les tendances du secteur par la qualité des intervenants que nous faisons venir.First Tuesday Londres est passé sous le contrôle de Yazam, leveur de fonds israélien. Du coup, comment se positionne la partie parisienne ? La marque First Tuesday appartient aux Anglais. Mais l’organisation parisienne est gérée par une structure indépendante, la société Entrepreneurs. com, que j’ai créée en mars dernier en duo avec Alexandre de Changy. L’arrivée de Yazam n’a donc rien changé en France. En revanche, nous sommes en train de négocier avec Londres des accords de franchise de longue durée, qui, une fois signés, nous permettront de continuer à construire notre projet avec plus de moyens qu’aujourd’hui.
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