Ne l’appelez plus “épicier de l’informatique”. Dell, dont la stratégie a toujours été d’attendre qu’un marché se banalise pour y casser les prix avec son modèle direct, prétend maintenant devenir un fournisseur de “solutions” d’entreprise. Des prestations comme le conseil, l’édition de logiciels et l’accompagnement feront bientôt partie du portefeuille du Texan. Dell voudrait-il ressembler à IBM ? “Nous n’y sommes pas encore. Mais notre objectif est de doubler de taille. C’est pourquoi nous montons en gamme et étoffons notre offre”, explique Kevin Rollins, numéro deux du constructeur, sans plus de précisions. Dell veut désormais “innover”, en particulier sur les serveurs. Il vient d’annoncer deux modèles lames, qu’il imagine à terme remplacer les actuels serveurs en “tiroir “. Le premier, “haute densité”, accepte jusqu’à vingt serveurs biprocesseurs Pentium III basse consommation dans un rack 3U, soit 560 processeurs par rack. Une offre proche de celles de Compaq et RLX, mais avec des lames monoprocesseur.
Un chiffre d’affaires sous la dépendance de la micro
Le second modèle vise les applications haute performance et regroupe jusqu’à six biprocesseurs Pentium III 1,2 GHz, 2 Go de mémoire, un adaptateur 10/100/ 1 000 Mbit/s et deux disques SCSI Raid dans un rack 3U. Une offre pour l’instant unique, puisque le modèle le plus proche, livré par HP, mesure 6U d’épaisseur et ne fonctionne pas sous Windows 2000. Pour une fois, donc, Dell a de l’avance sur Compaq, HP et IBM, dont on attend toujours les serveurs lames.Mais 80 % du chiffre d’affaires du Texan reste lié à la micro et sa recherche et développement plafonne à 1 % de son CA. Son annonce n’est d’ailleurs qu’une déclaration d’intention, puisque ses serveurs lames ne seront pas disponibles avant six mois. Pour Kevin Rollins, ce n’est qu’un début : “A terme, la micro ne représentera plus que 50 % de notre chiffre d’affaires.”
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