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PC assemblé vs PC de série : lequel choisir pour le jeu ?

Vous cherchez le PC parfait pour faire tourner les jeux de demain en Full HD voire en 4K. Problème : l’acheter tout fait ou le faire assembler ? Et puis, AMD ou Nvidia ? Nous avons convoqué deux monstres au labo de 01net.com pour trouver un début de réponse !

Vous êtes plutôt Ferrari ou Nissan Skyline GTR R34 x2 à la sauce tuning ? Sans hésitation, de notre côté, nous penchons plutôt pour la japonaise personnalisée. D’une part, nous aimons connaître tous les éléments du moteur, les sélectionner et les changer à l’envie. D’autre part, nous adorons nous régaler d’un épisode de Fast and Furious et admirer la Skyline de Paul Walker. Mais arrêtons de filer la métaphore voituristique et parlons de PC. Et pas de n’importe quel appareil : deux en particulier, dédiés au jeu et aux applications ultra gourmandes. Car, fort des commentaires laissés par nos lecteurs, nous avons entrepris de comparer un PC assemblé et un PC construit par une grande marque, tous deux sont des engins de rêve et tous deux dépassent les 3000 euros. Soyons précis : 3100 euros pour le PC8 Raptor de LDLC et 4245 euros pour l’Alienware Area-51. Une paille !

À notre gauche, un ressortissant des usines de Dell, l’Alienware Area-51. 28 kilos et fleuron de la marque à la tête d’extraterrestre, il a déjà eu l’occasion de nous montrer ce qu’il avait dans le ventre. Dell nous a fait parvenir un autre modèle, super costaud, équipé cette fois de trois cartes graphiques Nvidia, des GeForce GTX 980.

À droite, un PC assemblé par LDLC, le PC8 Raptor. Avec 18 kilos sur la balance et essentiellement composé de composants signés Corsair, d’un soupçon de Gigabyte mais, surtout, d’une Radeon R9 295X2 d’AMD (modèle Asus), ce gros PC est l’une des références hyper haut de gamme de l’enseigne.

Première manche : la crème des composants du moment

Plutôt qu’une longue énumération de tous les composants logés dans chacune des machines, nous vous proposons un petit tableau synthétique.

  Dell Alienware Area-51 LDLC PC8 Raptor
Prix

4245 €

3100 €

Processeur

Intel Core i7-5930K 3,5 GHz
(6 coeurs/12 threads)

Intel Core i7-5930K 3,5 GHz
(6 coeurs/12 threads)

Mémoire vive
16 Go DDR4 (2133 MHz) 16 Go DDR4 (2800 MHz)
Carte graphique 3-Way SLI de Nvidia
GeForce GTX 980
AMD Radeon R9 295X
Stockage 256 Go (SSD) +
4 To (Intellipower)
512 Go (SSD) +
3 To (7200 trs/min)
Lecteur/graveur Blu-ray/Blu-ray Blu-ray/Blu-ray
Wi-Fi
Oui (Wi-Fi ac) Non
Connectique

Ethernet (10/1000), 4 USB 2, 6 USB 3.0, 3 HDMI, 3 DVI, 9 DisplayPort

Ethernet (10/1000), 6 USB 2, 8 USB 3.0, 1 DVI, 4 miniDisplayPort
Alimentation
modulaire / 1500 watts modulaire / 1000 watts
Poids 28 kg 18 kg
Dimensions 57 x 63,9 x 27,27 cm 56,8 x 56,4 x 24,6 cm

Pour les plus pointilleux, sachez que le SSD et le disque dur de l’Alienware sont respectivement de marque Samsung et Western Digital. Du côté du Raptor, en revanche, c’est Corsair qui mène la danse avec un Force LX en guise de SSD et un Seagate pour le stockage. Chacune des deux machines est alimentée par de gros blocs, un HX1000i Corsair pour le PC LDLC et un bloc maison pour l’Alienware. C’est d’ailleurs ce dernier qui remporte la première manche.

SCORE : DELL 1 – LDLC 0

Deuxième manche : des performances titanesques

Puissance de calcul et mémoire, égalité : Tous deux refroidis par un système watercool, dont les performances de refroidissement sont à peu près identiques. Côté mémoire, ex æquo. Certes, entre les quatre couples de barrettes, la fréquence diffère donc on constate une légère incidence sur les scores de PC Mark 8 (en mode Home et Work). Mais, pour jouer, cela ne change fondamentalement pas la donne. Les deux monstres font jeu égal. Même processeur Intel à six cœurs, largement sous exploité par tous les jeux que nous avons pu essayer. En clair, avec lui à bord, vous ne devriez pas manquer de ressources avant un moment.

Stockage, égalité : si nous n’analysons que les performances en lecture/écriture des deux engins, ils sont au coude-à-coude. Le score Storage de PC Mark 8 nous sert de témoin ici et il est quasiment identique. En revanche, les capacités de stockage différent : 4,2 To pour l’Alienware contre 3,5 To pour le LDLC. Toutefois, il est difficile de départager les deux machines. LDLC privilégie l’option du gros SSD pour l’installation de Windows et des logiciels, et le renforce avec un 3 To de bonne qualité capable de recevoir des documents en tout genre. Alienware, de son côté, mise sur un SSD de taille moyenne mais compense par une forte capacité d’archivage sur un disque à cylindre.

Puissance graphique, avantage Alienware : un gros processeur, de la mémoire à foison et du SSD. Il ne manque plus à ce trio que son quatrième membre pour devenir un quatuor vertueux. Il s’agit bien sûr de la carte graphique. Ou plutôt des cartes graphiques dans le cas du Dell. Trois GeForce GTX 980, toutes liées par un pont SLI, fonctionnent de concert pour afficher les jeux sur plusieurs écrans 24 pouces à la fois (Surround) ou sur un seul, de grande taille (30 pouces et +), avec une définition d’image de 2560 par 1600 pixels ou supérieur. Sur l’ensemble de nos jeux témoins, certains sont optimisés SLI, d’autres non. Et la différence se voit tout de suite dans les résultats. Une liste complète est disponible sur le site GeForce de Nvidia. Un mot sur le jeu en 4K ou assimilé (1440p dans notre cas). L’Alienware est armé pour jouer à tout, dans toutes les définitions (ou presque), pas de doute (voir notre encadré en bas de page).

En Très Haute Définition, le PC LDLC souffre bien plus. Les optimisations des jeux pour le système CrossFire (alliance de deux puces AMD) sont de moins bonne qualité que sur le SLI. Pire, aucune liste exhaustive n’existe sur le site d’AMD pour connaître le nom des titres sur laquelle la technologie multiGPU d’AMD est performante. D’ailleurs, après un échange avec des représentants de la marque, voici ce que nous avons pu avoir comme réponse quant à la différence de stabilité des deux systèmes multi processeurs graphiques : “AMD CrossFire est compatible avec la plupart des jeux PC. Pas la peine de faire de liste puisque nous travaillons avec les développeurs pour que le plus grand nombres de titres soient reconnus et jouables. Dans de rares cas où nous constatons qu’un jeu n’est pas compatible, peu stable ou cause des ralentissements anormaux, nous précaunisons la désactivation de la technologie“. Nous voilà bien avancés.

Dans des définitions d’écran plus “sages” (Full HD voire 2560 par 1600 pixels), la Radeon R9 295X2 se débrouille bien mais demeure inférieure au trio de cartes Nvidia. Cependant, les écarts ne sont pas si importants que cela, de quoi se demander si trois valent vraiment mieux que deux…

Consommation électrique et bruit, avantage LDLC : bien que la Radeon R9 295X2 soit capable de consommer à elle seule 500 watts, les résultats de nos tests de besoins énergétiques sont sans appel, le LDLC reste moins gourmand. Il consomme entre 530 et 600 watts lancé à pleine vitesse. Quant à l’Area-51, il engloutit entre 830 et 850 watts. Prévoyez tout de même d’augmenter votre forfait EDF dans les deux cas.
Parlons ventilation et attribuons un beau carton rouge à la machine Dell qui, sous couvert d’efficacité, fait un raffut de tous les diables (45 dB). Le LDLC n’est pas la discrétion incarnée mais arrive à maintenir son niveau de nuisance à moins de 41 dB.

SCORE : DELL 4 – LDLC 3

Troisième manche : de l’évolution de ces machines de guerre

Quitte à dépenser autant dans un PC, autant être sûr qu’il sera capable d’encaisser les évolutions. Ou de les accepter. Et en la matière, nos deux protagonistes ne se valent pas.

Plus de To ? Avantage LDLC : c’est généralement la première modificiation faite sur un PC de bureau, l’ajout ou le changement de disque dur. Dans le cas de nos deux compères, nous privilégions la première solution car, sauf panne, il y a suffisamment de place. L’Area-51 est toutefois timide car seulement deux emplacements sont vacants. Le LDLC, lui, en compte 7 libres dont deux taillés spécialement pour les SSD. De quoi transformer votre tour en véritable serveur d’archivage ! Equipés d’un système d’amortissement des vibrations, les berceaux du Dell sont en métal alors que le boîtier Corsair du LDLC mise sur le tout-plastique, un peu cheap.

La mémoire me manque ! Avantage LDLC : la grande force du PC LDLC est de miser sur des composants “standards”. Ainsi, la carte mère Gigabyte présente dans la tour propose 8 emplacements mémoire DDR4. Quatre barrettes de 4 Go sont installées et comme le processeur peut en gérer jusqu’à 64 Go, en ajouter est un jeu d’enfants. En revanche, dans la tour à tête d’alien, ce n’est pas du tout le cas. Impossible d’ajouter de la mémoire en sus des 4 barrettes présentes. Et pour cause, la carte mère conue spécialement pour Alienware ne possède que quatre emplacements. Emplacements déjà tous occupés. L’extension de la mémoire passe forcément par le remplacement des barrettes.

Passer à la prochaine génération de GPU, égalité : compte-tenu de l’espace intérieur et de la puissance des alimentations de chacun des deux Titans, troquer la Radeon ou les GeForce contre un ou plusieurs modèles plus puissants/futurs est tout à fait envisageable.

Changement complet de plateforme ? Avantage LDLC : comme l’Area-51 est équipé d’une carte mère faite sur mesure, utiliser le boîtier avec une autre carte mère est impossible d’après les techniciens Alienware. Le format est à un chouia près celui de l’ATX mais diffère. Sans compter tous les circuits imprimés déportés avec un tas de connecteurs propriétaires disséminés dans l’habitacle et qui contrôlent par exemple les LEDs. Impossible donc de troquer la plateforme contre une nouvelle tout en gardant le contenant atypique pleinement fonctionnel. Dans le cas du PC8 Raptor, le boîtier Corsair Graphite 760T est standard et peut accepter des cartes mères ATX et microATX sans le moindre souci. De construction relativement solide, il devrait vous durer quelques années.

SCORE : DELL 5 – LDLC 7

Lequel choisir ?

Toute considération tarifaire mise à part, notre choix se porte sur le LDLC. Bien que moins équipé que le Dell, il suit même ce dernier de près dans certains cas et propose, selon nous, le meilleur rapport “décadence/prix” et a un fort potentiel d’améliorations.

Ajoutons maintenant le tarif dans l’équation et là, LDLC confirme son avantage. Vendu 1200 euros de moins pour des performances presque similaires, on aurait tort de s’en priver. Même en rajoutant les 50 euros de carte Wi-Fi, il pulvérise l’Alienware. Ce dernier garde tout de même notre préférence en matière de choix de processeur graphique. En effet, l’écosystème Nvidia reste plus à notre goût et bien mieux pensé. De plus, même un SLI de GeForce GTX 980 consommera moins qu’une Radeon R9 295X2. Cerise sur le gateau, optimisations Nvidia via GeForce Experience aidant, les performances 3D seront identiques voire légèrement meilleures. Rappelons que la R9 coûte un peu plus de 800 euros aujourd’hui alors qu’un duo de 980 se négocie aux alentours de 1060 €.

Le mot de la fin : bien que nerds ultra conquis et convaincus, nous pensons qu’avoir plusieurs puces graphiques dans un PC ne sert pas à grand-chose pour 98% des joueurs équipés d’un seul écran Full HD. Mieux vaut s’offrir une bécane avec une carte graphique plus haut de gamme que de doubler la mise. Si vous souhaitez néanmoins vous faire plaisir pour 2015, optez pour le PC LDLC. En plus, vous pourrez mettre les mains sous le capot, changez, customisez…

Si, au contraire, vous faites partie des 2% restants, que vous jouez sur trois écrans ou sur une télévision 4K, que dépenser plus de 4200 € ne vous fait pas frémir et, surtout, que vous souhaitez en prendre plein les yeux et en mettre plein la vue sans vous précoccuper de ce qu’il y a dans le boîtier, alors éclatez-vous avec l’Alienware Area-51 testé ici ou, mieux, construisez-en un encore plus puissant sur le site de Dell. Oui, c’est possible.

VERDICT FINAL pour les joueurs mono écran : LDLC PC8 Raptor !
VERDICT FINAL pour les joueurs pluri-écrans ou 4K : Avantage 3D, Dell Alienware Area-51

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Duel Dell vs LDLC : le choc des titans chez les PC Gamers (vidéo)

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Aymeric Siméon