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Dégraissage extrême pour UPC-Noos

Récemment racheté par le propriétaire de Numericable, le câblo-opérateur pourrait supprimer deux tiers de ses effectifs. La plupart de ses activités seraient ensuite sous-traitées.

450 employés sur 1 450. Selon les délégués syndicaux FO d’UPC-Noos, c’est tout ce qui restera du personnel du câblo-opérateur l’année prochaine. Soit un dégraissage historique de près de 70 %. Telle serait la
volonté du
nouveau propriétaire du groupe, le fonds d’investissement Cinven, qui en a pris le contrôle cet été via Altice One, un opérateur également sous l’autorité du fonds. UPC-Noos risque
donc de subir
le même sort que Numericable, lui aussi
tombé dans l’escarcelle de Cinven et Altice fin 2004.Les projets des nouveaux propriétaires du groupe ont été dévoilés mercredi 6 septembre, lors d’une réunion extraordinaire du comité d’entreprise. Officiellement, la direction d’UPC-Noos parle, elle, de la disparition de
832 postes et de la création de 154 emplois ‘ principalement dans le domaine commercial ‘. Soit une réduction nette qui ne dépasserait pas les 678 postes. ‘ La
direction a annoncé la suppression de 832 postes en CDI sur 1 331. Mais en comptant les contrats à durée déterminée, qui ne seront pas renouvelés, ou les temps partiels, ce sont en fait 1 000 postes sur 1 450 qui sont
concernés. Cela a été un choc… ‘,
affirme Jean Bertout, délégué syndical (FO) de l’entreprise. Quelque 692 personnes sur 1 300 avaient déjà dû quitter Noos il y a un an et demi, lors de son rachat par
UPC.Dès la fin octobre, date à laquelle le CE doit avoir rendu un avis consultatif sur le plan présenté, les salariés concernés pourraient recevoir les premières lettres de licenciement. Mais, selon le délégué syndical, certains ont déjà
reçu la mauvaise nouvelle. ‘ Quasiment tout le comité de direction a été remercié cet été, dès que la vente d’UPC-Noos a été finalisée. ‘ Des employés en contrat précaire ont aussi eu la désagréable
surprise de ne pas être reconduits. Une cinquantaine de personnes auraient ainsi déjà quitté l’entreprise.

Un préavis de grève est lancé

Pour compenser la baisse des effectifs, les propriétaires d’UPC-Noos envisagent tout simplement de recourir à la sous-traitance, qui se pratique déjà largement dans le secteur des télécoms. Technique, SAV, service client… La
plupart des activités devraient être externalisées, hormis la partie commerciale ?” particulièrement stratégique ?”, les services généraux et un peu d’administratif. Une réorganisation technique et humaine qui risque fort de
nuire au service fourni aux abonnés, comme cela fut
le cas pour Numericable et d’autres FAI en restructuration.Qu’à cela ne tienne, les propriétaires d’UPC-Noos traquent les économies. Il est vrai que le secteur du câble est en mauvaise posture car concurrencé de toutes parts par ‘ le succès de la TNT gratuite,
l’accroissement de l’offre audiovisuelle ADSL et le regroupement CanalSat-TPS ‘,
comme l’indique UPC-Noos, pour ne parler que de la télévision. Parallèlement, l’opérateur devrait bientôt harmoniser ses offres avec
celles de Numericable, de façon à alléger leurs catalogues.Le syndicat FO d’UPC-Noos a d’ores et déjà lancé un préavis de grève pour mardi 12 septembre, dans l’espoir de sauver un maximum de postes, de négocier de bonnes conditions de départ ‘ et des garanties pour
ceux qui restent ‘.
Car, dans le domaine du câble un peu plus qu’ailleurs, la vie d’entreprise n’est pas un long fleuve tranquille…

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Julie de Meslon