Où sont passés les analystes, les stratèges actions et autres Clausewitz des marchés ? Sans doute sous leur bureau, de peur que la Bourse ne leur tombe sur la tête. Il y a un an, ils raflaient n’importe quel vieux garage repeint en”.com“. Aujourd’hui, une souris les effraie, et ils bazardent tout ce qui ressemble à un écran… Et pas seulement les dot-com, mais aussi des entreprises, dont la permanence d’une croissance à deux chiffres témoigne de leur solidité. Mais les marchés, à force d’avoir toujours raison, pourraient, aujourd’hui, avoir raison contre l’économie, notamment par l’écho donné à des augures qui changent d’avis au gré des modes. Au mois de février, l’industrie américaine a crée 135 000 emplois, soit le double des estimations. Au quatrième trimestre 2000, aux États-Unis, les gains de productivité ont augmenté de 2,2 %.Mais pour nos “experts financiers ” toutes ces bonnes surprises sont autant de mauvaises nouvelles : si l’économie ne va pas si mal que ça, Alan Greenspan, le patron de la Fed, risque, le 20 mars, de ne baisser les taux d’intérêt que d’un quart de point. Loin des trois quarts de points espérés par les marchés. Conséquence : les marchés plongent de plus belle. Jean-Paul Fitoussi, président de l’Office français des conjonctures économiques, expliquait récemment que “ le ralentissement américain devrait avoir des effets expansionnistes en Europe“. Peu importe, le Nouveau Marché et le CAC 40 embrayent sur le Yo-Yo des valeurs américaines. Déjà, au début des années 90, en pleine crise, on constatait le fossé séparant l’économie réelle de l’économie financière. Aujourd’hui, en période de forte croissance, on ferait bien de s’en souvenir, avant qu’il ne soit trop tard.
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