Un logiciel, dans sa version livrée aux utilisateurs, comprend un ou plusieurs fichier(s) constitué(s) de données binaires ; la façon dont il a été conçu n’apparaît pas en clair. La décompilation est l’opération qui permet de retrouver, à partir du logiciel final, les éléments (les instructions en langage de programmation) de sa fabrication. On imagine sans peine les abus que cela peut engendrer puisque, une fois le logiciel décompilé, il devient aisé à reproduire. C’est pourquoi la décompilation n’est autorisée que pour réaliser des interfaces permettant à des logiciels incompatibles de communiquer entre eux. Hormis ce cas bien précis (qui fait l’objet de conditions très strictes), la décompilation est une contrefaçon. C’est ce qu’a appris à ses dépens le créateur de deux utilitaires obtenus par décompilation d’un logiciel de jeu de tarot en ligne. Ils dévoilaient le “chien” des parties de tarot jouées sur le site de l’association Taroteam, faisant ainsi perdre tout intérêt aux jeux. Considérant que ces utilitaires de triche ne fonctionnaient que par la traduction et la présentation en clair de données qui figuraient dans le logiciel protégé (la décompilation était plus flagrante encore puisqu’un fichier exécutable du programme d’origine était modifié pendant les parties), le tribunal a condamné le pirate à 1 500 euros de dommages et intérêts et à 1 000 euros d’indemnité pour les frais de procédure.
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