Business Objects (BO) revendiquait une couverture complète de la chaîne décisionnelle : de l’alimentation de données à la restitution (requêtage, analyse, reporting, tableau de bord…). Or, chez l’éditeur, ces
deux mondes étaient jusqu’ici cloisonnés. Le premier matérialisé par l’ETL d’Acta (racheté il y a quatre ans), et le second par la plate-forme XI. Nouveauté : ces deux briques se voient désormais intégrées par
l’entremise d’un référentiel. Baptisé Metadata Manager, ce socle centralise toutes les métadonnées : celles de la couche sémantique, utilisées pour le reporting ; celles émanant d’un ETL ; et, enfin, celles
décrivant les modèles des bases de production.Il s’agit là de décrire toutes les relations et les interdépendances de ces métadonnées. ‘ Metadata Manager permettra notamment de mesurer l’impact sur toute la chaîne d’une modification
effectuée au niveau de la source de données. Que ces répercussions touchent le processus d’alimentation, les objets métier définis dans les univers, ou les rapports générés ‘, détaille Philippe On, responsable
marketing produit. A noter que ce socle, dont BO fournira les API, est supposé s’ouvrir aux principaux ETL du marché (Informatica, Ascential-IBM).Avec ce référentiel, Business Objects espère enfin gagner ses lettres de noblesse dans le monde de l’intégration, où il compte, pour l’heure, 1600 clients. ‘ Au départ, l’ETL
n’était pour nous qu’un bloc servant à pousser la business intelligence, reconnaît Bernard Liaudaud, cofondateur de BO. Mais après une phase d’apprentissage, nous sentons, depuis dix-huit mois, une réelle
traction sur ce segment. Désormais, nous nous positionnerons sur les vrais projets d’intégration. ‘
Un datawarehouse virtuel
Pour attaquer ce marché, BO ne se contentera pas de son ETL et de son référentiel de métadonnées. Il mettra aussi dans la balance deux autres briques : la qualité et la fédération de données. La première résulte du rachat, en
février dernier, de Firstlogic. La seconde de l’acquisition, en novembre, de Medience, dont la technologie de référentiel virtuel (ou EII) émane de l’Inria. Ce service d’EII, qui fédère à la volée des données disséminées dans
les bases de production, jouera le rôle de datawarehouse virtuel. Essentiellement pour des problématiques de décisionnel en temps réel. Au même titre qu’un entrepôt de données physique, l’EII sera attaqué par la
couche sémantique (les Univers) de Business Objects.L’éditeur suit donc une stratégie identique à celle des acteurs historiques de l’ETL. Et, sur le papier, il dispose des mêmes armes technologiques. Reste que, sur ce nouveau terrain de l’intégration,
l’éditeur français n’a ni l’expérience ni les réseaux de vente de ses concurrents experts. Il mettra donc en avant l’étendue de son offre décisionnelle et sa faculté d’intégration. Seul SAS est aujourd’hui
en droit de revendiquer une telle complétude, même si son architecture est nettement moins ouverte que celle de BO. Prochaine étape, donc, du français : acquérir une technologie de MDM (Master Data Management), comme
l’ont déjà fait IBM, Oracle, ou Hyperion.
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