C’est une figure iconoclaste de la science qui s’en est allée jeudi 14 octobre en la personne du mathématicien franco-américain Benoît Mandelbrot, à l’âge de 85 ans. Né en 1924 à Varsovie dans une famille juive d’origine lituanienne, il avait fui les nazis avec les siens pour s’installer en France, avant de partir aux Etats-Unis.
Dans plusieurs de ses livres, dans les années 70 et 80, il a couché noir sur blanc la théorie qui l’a rendu célèbre sur les objets fractals (ou fractales), qu’il définissait ainsi lui-même dans cette interview en 1998 : « un objet géométrique que l’on peut couper en petits bouts et dont chaque bout présente la même structure que le tout. Le chou-fleur est une très jolie fractale naturelle. Chaque morceau que vous détachez présente la même structure que le tout, et ainsi de suite ».
Benoît Mandelbrot estimait en effet que les objets fractals se retrouvaient partout dans la nature : fougère, nuage, flocons de neige, côte de Bretagne, etc. Ses travaux – qui ont été parfois critiqués – sont aujourd’hui appliqués à de très nombreuses disciplines (biologie, géologie, sciences humaines, etc.) dont l’informatique, en matière d’image de synthèse par exemple (création de paysages complexes) et de traitement d’images. La théorie des fractales a aussi été utilisée pour créer des antennes radio, par exemple. Benoît Mandelbrot a lui-même appliqué ses idées au monde de la finance, dans son livre Une approche fractale des marchés.
Arte avait récemment diffusé un documentaire sur les travaux de Benoît Mandelbrot (voir le premier volet ci-dessous).
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