Décathlon : son VTT électrique à moins de 1 000 euros vaut-il le coup ?

Décathlon a fait le grand ménage dans son catalogue de VTT électriques. Après avoir renouvelé son haut et son milieu de gamme, avec une nouvelle version du Stylus et un E-EXPL décliné en deux versions, 500 S et 520 S, l’ex-marque préférée des Français s’attaque aux modèles les plus abordables. Son E-EXPL 520, commercialisé la semaine dernière, a fait grand bruit. À moins de 2 000 euros, il fait figure d’épouvantail dans le segment. Ces dernières heures, Décathlon souhaite visiblement doubler la mise avec un nouveau VTTAE, à moins de 1 000 euros cette fois, l’E-ST100, vendu 999 euros, sera l’entrée de gamme en VTT électrique pour l’année à venir. Mais si la fiche technique et le design de l’E-EXPL 520 nous ont immédiatement convaincus, il y a de quoi avoir des doutes sur les choix opérés par le moins cher des VTT électriques de Décathlon. Rappelons au passage que le E-ST100 n’est pas un nouveau venu dans le catalogue du spécialiste du sport. Sa livrée 2023 passe du bleu au blanc tout en modifiant certains aspects de la fiche technique. Ce sont ces modifications, en comparaison de ce que Décathlon a fait sur les VTT électriques plus chers, qui posent question.

La marque a-t-elle accepté trop de compromis pour faire baisser son prix ? Malgré son prix très attractif, le E-ST100 peut-il vraiment convaincre les fans de VTT ? Rien n’est moins sûr et on vous explique pourquoi.

Les avantages du E-ST100 (2023)

Commençons déjà par les points positifs, et ils sont nombreux.

Le premier et sans doute le plus évident, c’est son prix. À moins de 1 000 euros (hors bonus écologique), le E-ST100 est sans concurrence ou presque. Un seul acteur sérieux semble en mesure de lui résister, il s’agit du Nakamura E-Summit 700 chez Intersport qui a par ailleurs une fiche technique assez proche.

Parmi les points positifs de cet entrée de gamme électrique de Décathlon, nous pouvons aussi ajouter le design et le cadre. Si l’esthétique évolue peu avec pour principale évolution un changement de coloris, il n’en demeure pas moins que le E-ST100 est plutôt plaisant à regarder même s’il ne fait pas l’effort de cacher sa batterie. En effet, celle-ci n’est pas intégrée au cadre, elle se superpose sur le tube diagonal et jure un peu avec le reste du VTTAE. Quant au cadre, outre le fait que Décathlon soit plutôt reconnu pour la qualité de ses équipements (du moins sur les VTT classiques), il est également robuste. D’ailleurs, tout comme la potence et le cintre, il est garanti à vie.

Il faut également souligner la qualité de la suspension avant du VTTAE. Décathlon a opté pour un modèle Suntour XCT30 avec 100 mm de débattement. Rien d’exceptionnel donc, mais c’est un modèle sérieux et adapté aux débutants en VTT.

Toujours du côté des avantages, il convient de s’attarder sur le choix de certains équipements et accessoires, à commencer par la selle et les pédales. Ce sont généralement des accessoires qui font l’objet d’économies de la part des fabricants et qui obligent l’utilisateur à remettre la main au porte-monnaie quelques semaines/mois après son achat. Ici, ça ne sera vraisemblablement pas le cas puisque la selle Rockrider Ergofit Evo est plutôt appréciée des consommateurs et que Décathlon a eu la bonne idée d’équiper son VTTAE de pédales à picots, les FLTA EVO RESIN.

Rien à redire également côté batterie, le bloc de 380 Wh devrait permettre en théorie d’assurer des sorties d’une quarantaine de kilomètres (avec un peu de dénivelé), soit un total largement suffisant eu égard au public visé par ce VTT électrique.

Les points négatifs du E-ST100 (2023)

Passons désormais aux aspects qui fâchent ou qui, à défaut, interrogent.

Notre premier grief concerne le moteur électrique de cet E-ST100. Premièrement, il s’agit d’un moteur à moyeu arrière. Si sur certains VAE urbains d’entrée de gamme, ce choix peut se justifier, il n’est vraiment pas adapté au VTT dans la mesure, il peut amener un déséquilibre en termes de poids et d’assistance sur les sentiers légèrement grimpants. Ce n’est pas mieux côté couple. 42 Nm, c’est une valeur à peine convenable pour la ville, et par conséquent trop limitée pour une pratique hors des sentiers battus. Décathlon pourra toujours arguer que son principal concurrent, le Nakamura E-Summit 700 a fait les mêmes choix, ils n’ en demeurent pas moins discutables.

Ajoutons à cela que l’assistance de cette motorisation repose sur un capteur de cadence (par opposition au capteur de couple) et vous comprendrez aisément qu’elle n’aura pas le rendu naturel et progressif souhaité. En l’occurrence, il s’agit d’une limite relativement logique compte tenu du prix du VTTAE, mais il faut garder en tête qu’à quelques centaines d’euros supplémentaires, certains moteurs pédaliers proposent une assistance bien plus nuancée.

Mais notre principale critique concernant l’E-ST100 se situe plutôt du côté des freins. Décathlon n’a pas été jusqu’à proposer des modèles à patins, mais se contente tout de même de freins à disques mécaniques. À 1 000 euros le vélo, l’enseigne nordiste aurait été davantage inspirée d’oublier ses Tektro TKD68 pour des modèles hydrauliques.

Décathlon E-ST100 vs Nakamura E-Summit 700: avantage Intersport

Le E-ST100 est certes vendu à moins de 1 000 euros, mais il n’est pas le seul dans ce cas. Son principal rival, le Nakamura E-Summit 700 présente de nombreuses similitudes, notamment sur la partie moteur et batterie. Pour ce qui concerne le reste de l’équipement, le vélo d’Intersport est supérieur, optant notamment pour des freins à disques hydrauliques. Enfin, il s’offre même le luxe d’intégrer sa batterie dans le cadre, ce qui là encore lui donne un avantage au niveau du design.
Bien entendu, chacun a le droit de préférer le VTTAE de Décathlon, mais si l’on se base sur le rapport qualité/prix, la proposition d’Intersport est meilleure.

Faut-il acheter le VTT électrique à moins de 1 000 euros de Décathlon ?

Il ne s’agit pas ici de prétendre que le moins cher des VTT électriques de Décathlon n’est pas adapté à l’usage pour lequel il est destiné. Il s’agit bel et bien d’un cycle qui pourrait être intéressant pour quelqu’un souhaitant découvrir le VTTAE. Néanmoins, selon nous, Décathlon a été coupable de légèreté au moment d’établir le cahier des charges de l’entrée de gamme des VTT électriques. Le recours aux freins à disques mécaniques et à une batterie non intégrée du E-ST100 nous incitent à davantage conseiller le Nakamura E-Summit 700 si vous souhaitez rester sous les 1 000 euros.

En revanche, si votre budget vous le permet, nous vous conseillons vivement de viser le segment supérieur, dans lequel il est possible de trouver des VTT électriques à moteur pédalier. Décathlon ne peut l’ignorer, avec l’E-EXPL 520 il propose peut-être ce qui se fait de mieux à moins de 2 000 euros.

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