Le 16 janvier dernier à la tombée de la nuit, les vacanciers et les habitants de République dominicaine et de Puerto Rico assistaient à un spectacle tout à fait extraordinaire au-dessus de leur tête. Traversant d’ouest en est, un gigantesque nuage de débris, suivis de traînées de toutes les couleurs, se précipitait à une vitesse démesurée, à plus de 100 kilomètres d’altitude. Un phénomène qui n’avait rien de naturel : il s’agissait des restants de la fusée Starship de SpaceX, qui explosait quelques secondes plus tôt.
Lors de son septième vol d’essai, la seconde génération du vaisseau de la société aérospatial d’Elon Musk ratait sa mise en orbite, et une multitude de débris formait une gigantesque pluie d’étoiles filantes surnaturelle. On aurait pu penser que les débris se désintègreraient avant de toucher le sol, ou tomberaient dans l’eau, mais la trajectoire de ces derniers rencontrait celle des îles Turques-et-Caïques. Sur place, un incident a été signalé, et des morceaux de la fusée ont été retrouvés.
La Federal Aviation Administration a rendu compte de la situation dans un article de CNN. Elle confirmait que la désintégration du Ship 33 de SpaceX ne s’est pas seulement limitée à un spectacle dans le ciel. La FAA, au moment de l’explosion, établissait une zone d’exclusion pour le trafic aérien, et à raison. Elon Musk, qui écrivait sur X que « le divertissement est garanti », omettait de dire que des débris pourraient mettre en danger des individus.
Malgré ce que les images laissaient à penser, la pluie de débris de Starship 33 s’est succédé d’un bruit assourdissant. « Au début, j’ai cru qu’il s’agissait d’un véritable avion qui avait explosé », rendait compte à CNN Lori Kaine, une habitante de Providenciales, l’île principale de l’archipel des îles Turques-et-Caïques. Portes et fenêtres fermées, elle expliquait que ses chiens avaient directement réagi. Le résultat du bang supersonique, détecté y compris par les stations sismiques.
Just saw the most insane #spacedebris #meteorshower right now in Turks and Caicos @elonmusk what is it?? pic.twitter.com/a7f4MbEB8Q
— Dean Olson (@deankolson87) January 16, 2025
Plus de 91 kilos de débris rassemblés par une habitante de Providenciales
Au lendemain matin, cette habitante expliquait à CNN avoir découvert de nombreux débris dans les alentours. Dans son allée, elle découvrait un premier câble. Le long de la chaussée, elle retrouvait des tuiles hexagonales cassées, représentant une partie du bouclier thermique du Starship. Sur la plage voisine, de nombreux débris furent aussi rapportés, notamment dans l’eau. Selon la FAA, un seul incident impliquant des dégâts matériels a été signalé, mais de nombreux débris ont été découverts tout près d’habitations.
Les dégâts matériels concerneraient une voiture à South Caicos, déclarait Alizee Zimmermann, la directrice exécutive du Turks and Caicos Reef Fund. La FAA confirmait ses dires, en précisant cependant qu’il n’y avait « aucun blessé ni aucun autre dommage à signaler ». Évidemment, ceux qui se trouvaient sous cette pluie de débris ne sont plus très sûrs de la méthode de développement de SpaceX, consistant à échouer pour apprendre. « Le simple fait d’être témoin de cette explosion et de recevoir des débris vous amène à vous poser beaucoup de questions », déclarait sur la chaîne WSVN Elena Zavet, une résidente de Floride qui se trouvait aux îles Turques-et-Caïques au moment de l’explosion.
Point gênant dans le dossier de l’enquête, la FAA avait demandé à SpaceX de cartographier « les zones où la probabilité qu’un accident se produise sur Terre ou sur un navire dépasse un sur un million ». Aucune île des Caraïbes, y compris les îles Turques-et-Caïques, « n’a dépassé ce seuil », regrettaient les autorités. Lori Kaine, que CNN a suivi tout au long de sa chasse au détritus de SpaceX, a pu rassembler plus de 91 kilos de pièces en tout genre, qu’elle avait classés dans des sacs poubelle étiquetés en fonction de leurs lieux de récolte.
L’habitante de Providenciales regrettait que SpaceX ait attendu plus de 24 heures avant de diffuser un message d’alerte, conseillant vivement de ne pas toucher les débris, mais plutôt de prévenir les autorités. Comme d’autres, elle ignorait complètement la possibilité que des substances toxiques puissent être contenues dans les débris.
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Source : CNN