Huit ans de patience. Depuis 1996 et l’arrivée de Bouygues Telecom, le marché de la téléphonie mobile n’avait vu surgir aucun nouvel entrant. Il a donc fallu attendre ce vendredi 11 juin pour qu’un quatrième larron rejoigne les
trois opérateurs actuels : Debitel.La société de services mobiles commercialisera en effet dès le mois de juillet son propre service. Anciennement filiale de l’opérateur helvétique Swisscom, Debitel appartient depuis une semaine au fonds d’investissement Permira. Dans
l’Hexagone, la société était discrètement connue pour sa
sous-traitance de flottes de portables et son réseau de quatre-vingt boutiques Videlec. Elle accède dorénavant à la notoriété avec le titre de ‘ premier opérateur de
téléphonie mobile virtuel ‘ en France.Debitel ne dispose d’aucun réseau de communication. Il a donc passé un accord avec SFR pour lui acheter en gros minutes de communication et SMS pour les revendre ensuite à ses clients. Avec une maîtrise totale sur les tarifs (du moment
qu’il ne revend pas à perte).
9 centimes le SMS, 25 euros le forfait de deux heures
Pour marquer son arrivée, Debitel propose des prix plus bas que ceux de ses concurrents. Le SMS est ainsi facturé 9 centimes d’euro, sans conditions d’heure ou de destinataire. Le forfait deux heures par mois coûtera 25 euros.
Là aussi, Debitel promet la simplicité, puisque la facturation se fera à la seconde dès la première seconde.Hors offre spéciale, les deux heures de communication sont facturées 32 euros chez SFR et 35 euros chez Bouygues Telecom. Quant aux SMS, s’ils ne font pas l’objet d’un forfait ad hoc, ils coûtent
généralement entre 10 et 15 centimes d’euro chez les concurrents. Debitel peut donc légitimement revendiquer le titre d’opérateur mobile le moins cher de France. Restera toutefois à vérifier ses contrats de près pour s’assurer qu’ils ne
contiennent pas de clauses obscures.La société est restée plus discrète côté services (consultation d’actualité, téléchargement de sonneries, messagerie…). Mais, propriétaire aussi bien des cartes SIM que de la base clients qu’elle se constituera, elle sera libre de
proposer ce qu’elle désire à ses utilisateurs. Les coups de fil vers et depuis l’étranger seront assurés par SFR.Dès le mois de juillet, il sera possible de s’inscrire chez Debitel. L’opérateur table sur une part de marché modeste, comptant sur 5 % de nouveaux contrats dès 2005, soit près de 100 000 clients. Pas question de
cannibaliser SFR.Debitel a toutefois le mérite d’avoir créé le premier opérateur virtuel et devrait être suivi d’autres candidats d’ici peu, tous bien décidés à changer la donne du marché français. D’ailleurs, aussi bien l’Autorité de régulation des
télécommunications (ART) que le ministère de l’Industrie poussent dans cette direction. Et les
Tele2, Phone House et autres Coriolis négocient tous la conclusion dun accord équivalent à celui de Debitel. Pierre Bardon, le directeur général de SFR, estime ainsi que les
opérateurs virtuels pourraient être une dizaine dans deux ou trois ans, aussi bien nationaux que locaux ou limités à un secteur professionnel.
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