Free montre les dents. Il a pris la décision de poursuivre Netflix devant le tribunal de commerce de Paris, comme le révèle ce jour le site de BFM Business. Le FAI demande à de plus figurer dans le baromètre mensuel Netflix ISP Speed Index mesurant le débit moyen de chaque opérateur pour accéder à la plateforme de SVoD aux heures de grande écoute. Il faut dire qu’il y est classé bon dernier depuis le lancement en France du service en septembre 2014, comme 01net.com le pointait récemment. Une mauvaise publicité pour Free qui entend contester la méthodologie employée et réclamer des dommages et intérêts pour le préjudice subi.
Lorsque l’on regarde dans le détail l’évolution des performances de Netflix, la courbe apparaît très accidentée par rapport à celles de ses concurrents. Ce dont ne rend pas compte le graphique, c’est que le trafic français a fortement augmenté depuis 2014. Reed Hastings vient effet de reconnaître à demi-mots comptabiliser au moins 1,5 millions d’abonnés dans notre pays. Tous sont amenés à encombrer le réseau des FAI aux heures de prime time le soir et le week-end.
Free, seul FAI sans accord d’interconnexion avec Netflix
Free est le seul FAI à n’avoir signé ni accord commercial avec Netflix pour proposer le service directement sur ses box, ni accord de peering gratuit ou payant. Le FAI n’a pas non plus rejoint le programme Open Connect mis en place par l’Américain pour améliorer l’expérience en streaming de ses abonnés et dans lequel il s’engage à venir installer gratuitement ses serveurs chez les opérateurs. Au final, Netflix n’est pas raccordé directement au réseau de Free comme c’est le cas avec les autres acteurs français.
L’Américain précise toutefois que le débit moyen, qui tourne autour de 3 Mbit/s dans son classement, est suffisant pour profiter de son service. A moins de vouloir lire une vidéo en 4K et certaines vidéo en HD. Enfin, le débit annoncé par le baromètre n’est qu’une moyenne, ce qui veut dire qu’un client Free peut très bien bénéficier d’une expérience supérieure à titre personnel.
Sont-ils condamnés à s’entendre ?
Dans ce genre de conflit entre un FAI et un éditeur, l’Arcep peut être saisie formellement afin de régler la situation, ce que Netflix n’a pourtant pas l’intention de faire pour le moment. Mais rien n’oblige Free à finaliser un accord avec Netflix.
Ce n’est pas la première fois que le géant de la vidéo à la demande a maille à partir avec un FAI. On se souvient de la guerre qui l’avait opposé à Comcast, ce dernier ayant bridé l’accès de ses clients à son service pour l’obliger à payer une interconnexion.
Quant à Free, il s’était illustré de son côté par un affrontement avec YoutTube. Les abonnés du FAI avaient en effet rencontré des difficultés pour lire les vidéos du site de Google jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé juste avant le lancement de la Freebox Mini 4K sous Android en février 2015. Mais son contenu est resté secret.
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