“Le pire n’est jamais sûr“, disait Cioran, l’apôtre de l’aporie. Autrement dit : quand c’est mauvais, pas d’inquiétude, ça va devenir encore plus mauvais ! C’est ce qui se passe dans le “peer to peer” : elle sent pas bon, cette affaire ! Le pire est encore à venir. L’échange de fichiers : un jour gratuit, demain payant, c’est sûr, non, peut-être, enfin on verra…
Ils n’en sont plus à une peer-ouette près, les gras pitres braqués sur leurs joyaux de catalogues à royalties. Résultat : on ne pourra plus faire joujou avec nos MP3 favoris parce que les majors ont décidé qu’on était tous des peer-ates en herbe. Gonflés ces mecs pourris de peer-osis ! Ils n’ont pas peur d’allumer la contestation, les peer-omanes ! Et pire que çà, Tasca risque la taxe : on va me grever d’impôt mes CD-Rom de sauvegarde privée, pour engraisser Céline Dion et son caribou. Y’a un schmilblik dans la semoule, comme dirait Coluche.
Le plus drôle, c’est qu’ils peuvent courir, les technoïdes de la sécurité socio-musicale. Ils peuvent toujours ramer dans leur peer-ogue cryptée, ils attaquent la falaise de la liberté. Plus il y aura d’interdits, plus on trouvera de parades. C’est le jeu sur internet. Napster est mort ? Vive Gnutella, ou Imesh, ou Rapigator ! Ils font la même chose, parfois en mieux. Une pub d’un site Mp3 montrait le directeur d’une major ?” il avait vraiment une sale gueule ?” et la légende disait : “ Il reçoit 1 000 artistes par an et il en publie dix. Vous n’avez pas envie d’écouter les 990 autres ?” Moi, si ! Les affaires, c’est créer, ce n’est pas interdire. “Jamais aucun modèle de business n’a fonctionné durablement sur le protectionnisme corporatiste “, a dit un gourou qui s’est pas gouré, pour une fois. La technologie du “peer to peer” n’est pas une émeute, sire major, c’est une révolution. Peer-ophiles de tous les pays, unissez-vous ! Inondez la planète, faites vos emplettes, lancez vos galettes, construisez des peer-amides, vous verrez leur tête ! La poupée qui dit non-non-non n’a plus d’avenir. “ Penser, c’est dire non“, disait Alain. Peut-être, mais tu peux toujours dire non à la mort, elle s’en fout ! La peer-otechnie, cest du feu ! La s-peer-ale infernale est en marche.
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