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De nouveaux tuyaux haut débit pour la voix

Pour conquérir le juteux marché des communications locales, les opérateurs privés cherchaient une technologie rentable. Avec la voix sur DSL, ils l’ont peut-être trouvée.

Les technologies xDSL ne se résument pas au désormais célèbre ADSL (Asymmetric Digital Subscriber Line) et à la promesse d’une connexion rapide à internet. Les transmissions à haut débit peuvent également acheminer la voix. On parle alors de Voice over DSL (VoDSL). Une technologie qui offre des perspectives d’économie intéressantes pour les petites et moyennes entreprises.En effet, sur une seule paire de cuivre ?” une ligne téléphonique classique ?” il devient possible de faire transiter simultanément plusieurs communications, en fonction de la qualité que l’on souhaite obtenir et du débit alloué aux connexions internet. Sans accès au web, une connexion ADSL à 1 Mbit/s (mégabit par seconde) autorise au maximum 16 communications à 64 kbit/s, de qualité d’émission et d’audition comparables à celles du réseau commuté. Si l’on choisit d’établir des communications à 32 kbit/s, la qualité de la liaison est un peu moins bonne, se rapprochant de celle du réseau GSM. Mais dans ce cas, on conserve des ressources suffisantes pour surfer sur internet.Autre avantage de la voix sur DSL, l’entreprise n’est pas contrainte de renouveler son équipement. Les téléphones, ainsi que le réseau des ordinateurs, doivent simplement être reliés à un périphérique, l’IAD (Integrated Access Device). Ce terminal a pour fonction de regrouper et transmettre les flux de voix et de données au DSLAM (Digital Subscriber Line Access Multiplexer),qui les trie et les redirige selon leur nature. Les données poursuivent alors leur chemin vers l’abonné ou le réseau IP (Internet Protocol) de l’opérateur. De leur côté, les flux de voix sont transférés à une passerelle VoDSL, qui les convertit en signaux analogiques, capables de transiter sur le réseau téléphonique. En outre, les IAD de nouvelle génération, qui devraient être disponibles dans le courant du premier semestre 2001, tendent à inclure les fonctions des standards téléphoniques automatiques PABX (Private Automatic Branch eXchange). Ce sera notamment le cas des produits de Netopia ou de l’Allemand Datus, via sa filiale française Datcom. Les opérateurs étudient aussi une autre solution, dans laquelle ils fourniraient directement ces services, en développant un système de standard téléphonique centralisé.En pénétrant le marché des télécommunications locales, les opérateurs et les fournisseurs d’accès à internet devraient donc trouver l’opportunité de rentabiliser leurs investissements en infrastructures DSL. Mais encore faut-il, avant qu’ils ne puissent y parvenir, que le dégroupage de la boucle locale, encore contrôlée par France Telecom, devienne effectif.

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Christophe Dupont