Le Musée d’art moderne de San Francisco ?” Moma, pour les intimes ?” propose actuellement une exposition sur les rapports, réputés complexes, entre l’art et le numérique. Sobrement intitulée ” 010101, l’art dans l’épopée technologique “, cette expo revendique un ” rapport au public ” qui ne laisse pas d’étonner : on y découvre un mur ventilé par des sèche- cheveux, une vidéo de Paris qui se modifie sans cesse, mais aussi d’innombrables pièces plongées dans le noir, ces dernières constituant l’endroit idéal pour accidenter son voisin en lui tombant dessus tout en se faisant mal.Non loin de là, l’Exploritorium offre un mélange résolument californien de Cité des Sciences et de Grande galerie de l’évolution. On y joue avec les lumières, les objets magnétiques et, de façon générale, avec tout ce qui est susceptible de produire un bruit bizarre. Surtout, on y observe des phénomènes scientifiques vraiment inédits. On fait de l’expérimentation ludique : on touche, on observe, on interagit avec la machine.Les deux types d’expositions sont sympa, mais dans un genre différent. Ce qui m’agace un peu au musée, c’est que, lorsque je vois un objet en situation, je me demande toujours s’il est présenté dans son état normal ou… s’il est cassé. C’est peut-être pour ça que je me sens plus à l’aise à l’Exploritorium. Là-bas, il n’y pas vraiment de message, ou alors, ce dernier est très simple. La philosophie du lieu ? La science peut être intéressante. Ni plus, ni moins.Le Moma, lui, a plus d’ambition, ce qui, en soi, n’est pas méprisable. Mais je me demande en quoi le bruit des machines à cracher du laser fait progresser nos connaissances scientifiques. J’attends encore la réponse. À vrai dire, tout cela me dépasse un peu, et la quête de sens high-tech version Moma me prend la tête. Je sais ce que je vais faire : redescendre un étage.
Et voir lexposition Matisse.
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