Jouer aux derniers jeux AAA sur PC portable dans d’excellentes conditions est enfin possible. Longtemps décriés pour leur manque de puissance face à leurs homologues de bureau, les ordis nomades réduisent l’écart. En effet, les nouvelles générations de composants tant graphiques que de calcul pur sont de plus en plus efficaces et offrent de la puissance à revendre. Et de nombreux gamers occasionnels ou passionnés troquent leur PC de bureau contre un PC portable sans la moindre intention de faire des concessions.
Et les ventes explosent. C’est en tout cas ce que montrent les chiffres donnés par Nvidia. Le concepteur des GeForce assure qu’en trois ans, le nombre de PC portables pour joueur écoulés dans le monde a été multiplié par 5. Cela représenterait plusieurs millions de pièces. Un marché juteux donc, sur lequel AMD, Nvidia et même Intel se font la guerre. Et le second semble avoir pris l’ascendant sur ses comparses depuis plusieurs mois. C’est en tout cas ce que nous apprend le baromètre de la plateforme Steam. Si l’on se fie aux données recueillies sur la période d’avril à septembre 2014, les configurations matérielles connectées à la plateforme de Valve sont à 51,5 % dopées à la puce Nvidia, contre 29,4 % équipées en AMD. Intel arrive derrière avec 18,6 %, un joli score pour de modestes contrôleurs graphiques intégrés.
Le bon PC portable gamer : une question d’équilibre
Pour bien jouer sur PC portable, quelle que soit la taille de l’écran, il faut des composants qui tiennent la route. Et cohérents. La 3D sur PC c’est un peu comme en musique : pour bien enregistrer un morceau, la chaîne doit avoir une qualité “ISO”. Sinon, l’élément le plus faible ternira tout le reste. Et, si dans un PC de bureau, il est plus facile de changer ou faire évoluer les pièces, sur un PC portable, ce n’est pas toujours possible. Sauf à jouer du tournevis dans tous les sens.
Il faut donc, dès le départ, bien sélectionner le moteur de votre machine à jouer. En clair, si vous misez sur un énorme processeur, beaucoup de mémoire et un tout petit GPU, vous n’obtiendrez rien de bien. Il faut que le mélange des composants soit homogène pour que les résultats soient à la hauteur.
Aujourd’hui, pour jouer correctement aux jeux de Lan Party, c’est processeur double cœur obligatoire. Et avec quatre, ce sera encore meilleur. De marque Intel ou AMD, peu importe. Pour correctement l’épauler dans sa tâche, misez sur 6 à 8 Go de mémoire minimum. Avec 16 Go, vous serez tranquille pour un moment.
La jungle des puces graphiques mobiles
Du côté de la 3D, là, c’est plus compliqué. Les références sont multiples, et, à écouter certains vendeurs en magasin, dès qu’il y a une carte graphique dans un PC, on peut jouer en 3D. Faux ! Essayez de faire tourner le dernier Call of Duty avec tous les détails à fond et en Full HD sur une GeForce 840M ou une Radeon R5 M255…
Globalement et à la lumière de plusieurs tests, les dernières solutions mobiles AMD ne nous ont pas convaincus. Comprenons-nous bien, elles ne sont pas mauvaises et font parfaitement leur office dès lors que vous optez pour du bon haut de gamme. Cependant, leur rapport performance/prix/consommation n’est pas aussi bon que celui des dernières puces graphiques Nvidia. Surtout si on compare les R9 aux dernières GeForce GTX 800M et GTX 900M. Cela évoluera (s’inversera ?) surement avec le temps, mais pour le moment le concepteur vert prend la main.
Si vous choisissez une carte milieu de gamme, comme la GeForce GTX 860M (ou la Radeon R9 M265X) largement présente dans les boîtiers des machines actuelles, vous pourrez jouer dans de très bonnes conditions à Assassin’s Creed : Unity ou à Shadow of Mordor sur un écran Full HD. Il faudra toutefois ne pas avoir la main trop lourde sur les détails et les effets au risque de perdre en fluidité lors de scènes 3D complexes, particulièrement rapides ou chargés en éléments.
En outre et si cela n’était pas évident pour vous jusqu’alors, la taille de l’image a également une incidence sur les performances de votre cocktail de composants. Pensez-y au moment de l’achat. Si vous comptez jouer à tous les derniers jeux, à fond, sur un écran plus que Full HD, alors il faut taper dans le haut de gamme Nvidia (870M, 880M, 970M ou 980M) ou AMD (R9 M270M à M290X). Toutefois, notre conseil du jour c’est d’éviter simplement les PC portables avec des définitions d’écran comme 3200 par 1800 pixels (comme sur le Gigabyte Aorus X3+) ou 2560 par 1440 pixels, c’est tout simplement inutile. Et, en plus, vous paierez les pixels (inutiles donc) au prix fort. En outre, les cartes graphiques embarquées risquent de ne pas être à la hauteur, vous obligeant à abaisser la définition et les détails. Quel intêret ?
Du SSD sinon rien
Enfin, dernier détail, bien trop souvent négligé par les joueurs, le stockage. Actuellement, de plus en plus de constructeurs proposent du SSD dans leurs machines. C’est une très bonne chose ! Bravo ! En effet, la mémoire flash offre de bien meilleurs débits que les disques à plateau traditionnels. Toutefois, il n’est pas rare que ce fameux SSD soit de quantité minime (8 à 32 Go). Il ne sert qu’à améliorer les vitesses de lecture/écriture du disque dur de l’appareil. Impossible d’installer quoi que ce soit dessus dans 90% des cas. Mais c’est toujours mieux que rien.
Le top reste de pouvoir installer Windows (7 ou 8.1) et des jeux sur un SSD et avoir, à disposition, un autre disque dur pour stocker ses documents. Aujourd’hui, une machine dite “de jeu”, vendue plus de 1000 euros, et qui n’a pas de SSD ne vaut pas la peine qu’on s’attarde sur elle. En effet, la grande majorité des titres s’installant entièrement sur le disque dur, ce dernier est toujours sollicité. Plus il sera rapide à répondre, plus les temps de chargements seront raccourcis par exemple.
Les plus bricoleurs objecteront, et à raison, qu’il y a bien sûr des exceptions. A commencer par le PC portable équipé d’un second emplacement disque dur et vide de surcroît. On peut donc très bien imaginer y installer un SSD. Il en va de même si il y a des emplacements mSATA (ou SATA M.2) libres sur la carte mère. Crucial, Samsung, Intel ou Kingston proposent des petits SSD de ce format en pièce détachée. Les installer n’est pas compliqué, ne prend pas longtemps et le gain de performances est vraiment appréciable. Reste à savoir si de tels emplacements existent dans l’appareil. Vous devrez pour cela éplucher les fiches techniques, lire nos tests ou vous rendre sur des forums d’utilisateurs avancés. Voire contacter les marques, directement, par le biais des réseaux sociaux.
Notre sélection dans le détail
Parmi les principaux concepteurs et fabricants de PC pour joueurs, il y a des incontournables comme Asus, Dell et MSI. Les ROG, les Alienware et les Dominator sont tous reconnus pour être des appareils fiables, toujours bien pourvus en composants puissants et offrant des niveaux de finitions exemplaires et qui plairont aux gamers. On pourrait également citer des marques, moins habituées aux feux de la rampe, comme Lenovo, Toshiba, Gigabyte ou Clevo. Ou encore Acer qui revient sur le segment du PC gaming avec sa gamme Nitro Black Edition. Depuis quelques années, la marque taïwanaise se contentait de proposer des engins capables de faire tourner des jeux de façon occasionnelle (comme le V3-772GTX ci-dessous) mais pas entièrement dédiés à cet usage. Notre sélection non-exhaustive regroupe surtout des machines testées par nos soins. Les autres sont soit en train de passer sur le grill et s’avérent prometteuses, soit sur le point d’arriver au labo.
Acer Aspire V3-7723GTX
Pas tout à fait joueur mais pouvant quand même faire tourner une très grande quantité de jeux, tant anciens que récents, l’Aspire V3-772GTX est assez polyvalent pour plaire à des gamers occasionnels. En plus, on le trouve en ce moment à 930 euros (contre 1000 euros) sur le site de Materiel.net.
Ecran : 17,3 pouces | Carte graphique : Nvidia GeForce GTX 850M | Prix de la configuration testée : 1000 euros | D’autres versions disponibles à partir de 700 euros.
Lenovo Y50-70
Pas parfait mais en bonne voie, le Y50-70 est le premier PC gamer du chinois Lenovo. Ce dernier joue la carte de la finesse, comme les Aorus de Gigabyte détaillés plus bas. Il se décline bien sûr en plusieurs modèles, celui que nous avions testé était équipé d’une dalle 4K ! La puce 3D Nvidia avait beau être assez performante, elle ne tenait pas bien le coup. Pour jouer, c’était Full HD obligatoire ! Alors, si vous devez craquer, faites-le sur le modèle en Full HD avec SSD, vendu 1100 euros.
Ecran : 15,6 pouces | Carte graphique : Nvidia GeForce GTX 860M (Maxwell) | Prix de la configuration testée : 1580 euros | D’autres versions disponibles à partir de 780 euros.
Asus ROG G551J
On continue avec les PC portables 15,6 pouces et le benjamin de la gamme ROG, le G551J. Proposant un très bon rapport qualité/prix, il a le look gamer, et des composants gaming à la hauteur… mais pas le prix : 1000 euros tout rond ! De quoi jouer à LoL, DoTA 2 ou même WoW sans problème.
Ecran : 15,6 pouces | Carte graphique : Nvidia GeForce GTX 860M (Maxwell) | Prix de la configuration testée : 1000 euros | D’autres versions disponibles à partir de 800 euros.
Acer « Nitro Black Edition » Aspire VN7
Nous les avons découverts à la Paris Games Week et ces Nitro Black Edition d’Acer marquent le grand retour du constructeur dans le monde du PC portable gaming. Les différentes configurations disponibles embarquent toutes une GeForce GTX 860M de Nvidia. Le stockage est soit hybride (SSD cache et disque dur) soit composé d’un module SSD dédié et d’un disque. Clavier rétroéclairé, écran mat, finition discrète mais soignée… il nous tarde de les tester.
Ecran : 15,6 pouces et 17,3 pouces | Carte graphique : Nvidia GeForce GTX 860M (Maxwell) | Prix de la configuration conseillée : 1000 euros | D’autres versions disponibles à partir de 800 euros et 900 euros.
Dell Alienware 13 + Alienware Graphics Amplifier
Remplaçant du modèle 14 pouces, l’Alienware 13 est disponible sur le site de Dell et visible sur la Paris Games Week. Les livraisons devraient commencer dans le courant du mois de novembre et s’étaler jusqu’à décembre. Ce nouvel ultraportable à écran 13 pouces mise sur les derniers processeurs Intel et Nvidia pour séduire. Et si la puissance graphique ne vous suffit pas, pour 250 euros de plus, vous pouvez lui adjoindre les services du Graphics Amplifier, un appareil externe qui accueille la carte graphique pour PC de bureau de votre choix. Tous les détails sont à retrouver ici.
Ecran : 13,3 pouces | Carte graphique : Nvidia GeForce GTX 860M (Maxwell) | Prix de la configuration conseillée : 1500 euros | D’autres versions disponibles à partir de 1049 euros.
Asus ROG G751J
Remplaçant du ROG G750J, le G751J est disponible dans pléthore de versions et dans toutes les bonnes enseignes. Selon les modèles, il carbure aux GeForce GTX 800M ou GTX 900M. Toujours aussi beau et massif, ce boîtier est très bien pensé. Beaucoup de modèles embarqueront à la fois du SSD et un disque dur pour avoir un maximum de performances. Pour les avoir vus sur le stand de la marque lors de la Paris Games Week, ils sont très beaux et vraiment bien finis. Vivement le test.
Ecran : 17,3 pouces | Carte graphique : Nvidia GeForce GTX 980M | Prix de la configuration conseillée : 1800 euros | D’autres versions disponibles à partir de 1300 euros.
Dell Alienware 17
Alienware et le format 17,3 pouces, c’est une longue d’histoire d’amour. C’est en effet la taille d’écran qui a le mieux résisté aux divers changements de gammes de la marque à la tête d’extraterrestre. Un pilier donc, c’est véritablement ce qu’incarne l’Alienware 17 ! Son prix de départ peut paraître dérisoire mais, méfiance, il grimpe vite. Surtout si vous sélectionnez des composants à la pointe. Mais, parole de scout, le boîtier est à toute épreuve et la machine tient vraiment bien dans le temps.
Ecran : 17,3 pouces | Carte graphique : Nvidia GeForce GTX 880M | Prix de la configuration testée : 1985 euros | D’autres versions disponibles à partir de 1500 euros.
MSI GT 72 Dominator Pro
Autre constructeur asiatique à s’être fait une solide réputation dans le gaming, MSI. Avec le GT 72 Dominator, qui se décline en une multitude de modèle, il y a de quoi s’amuser. En plus, MSI a annoncé tout récemment que des kits pour changer les cartes graphiques Nvidia GTX 870M et 880M contre des 970M et 980M seraient prochainement disponibles dans le commerce. Et ce n’est pas le seul élément qui peut évoluer sur la machine. Plus de détails dans notre test mais, en tous cas, chapeau !
Ecran : 17,3 pouces | Carte graphique : Nvidia GeForce GTX 880M | Prix de la configuration testée : 1900 euros | D’autres versions disponibles à partir de 1500 euros.
Gigabyte Aorus X7 v2
En arrivage dans nos contrées, l’Aorus X7 v2 est l’un des PC gamers les plus fins du marché. C’est la première évolution du Aorus X7 qui nous avait impressionnés tant par le choix des composants (SLI de GeForce, processeur Core i7, etc.) et sa faible épaisseur (2,4 cm)… que par le bruit de sa ventilation ! Espérons que cette nouvelle version soit un peu plus silencieuse. Même si nous avons de sérieux doutes.
Ecran : 17,3 pouces | Carte graphique : SLI de Nvidia GeForce GTX 860M | Prix de la configuration conseillée : 2200 euros | D’autres versions disponibles à partir de 2190 euros.
Gigabyte Aorus X3+
Pour 100 euros de moins que le X7, toujours dans la famille Aorus, vous avez le X3+. Petit bijou technologique, nous devons admettre que Gigabyte a réussi un joli tour de force avec cet appareil. Néanmoins, à trop vouloir en faire, on en oublie parfois la cohérence. Pourquoi avoir mis un écran QHD+ alors que la carte graphique ne suit plus dès qu’on dépasse le Full HD ?
Ecran : 13,9 pouces | Carte graphique : Nvidia GeForce GTX 870M | Prix de la configuration testée : 2100 euros | D’autres versions disponibles à partir de 2100 euros.
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