En moins de trente mois, David Larose, DSI de 29 ans, a rebâti toute l’informatique de la mairie de Drancy (Seine-Saint-Denis) à coups de ToIP, de Linux et d’intranet. Et ce n’est qu’un début.Décision informatique : Vous menez de front le déploiement de la téléphonie sur IP, d’un intranet global, et la réécriture de tous les applicatifs de la mairie. Pourquoi un tel
chamboulement ?David Larose : Quand je suis arrivé en 2002, la mairie ressemblait à un musée de l’informatique : un réseau Token Ring, une liaison Numéris à 64 kbit/s, des applications sans documentation… C’était
l’horreur. Tout était à refaire !Après la mise en place d’un réseau Ethernet, j’ai passé toute la téléphonie sur IP et adopté une architecture client léger Linux avec Firefox 1.0 comme navigateur unique. Quant aux applicatifs, j’ai choisi de tout jeter et de partir
de zéro pour prendre en compte les nouveaux besoins des utilisateurs. J’ai fait le ménage dans la téléphonie comme dans l’informatique.Une nouvelle architecture pour 400 postes de travail doit coûter une fortune ?Non, car Drancy n’est pas une commune riche et je dois faire le maximum avec le minimum. Pour le renouvellement de tous les PC en trois ans, je fais appel à un intégrateur, ce qui revient moins cher qu’avec une grande marque.
J’économise sur la maintenance et je dispose d’un stock de pièces de rechange en cas de panne d’un PC ou de l’un des seize serveurs. Enfin, lorsque c’est possible, je privilégie le logiciel libre.Et quel est le prix des cinquante nouveaux applicatifs ?Cela nous coûtera au total 275 000 euros. La moitié de ces programmes concerne de petits développements réalisés en interne.L’autre moitié est confiée à la SSII Apteryx, avec qui j’ai établi un partenariat : en échange d’une réduction de 50 % de ses tarifs et d’une maintenance évolutive, nous lui transférons notre savoir-faire métier et lui
abandonnons les codes sources. La SSII pourra ainsi revendre ces applicatifs à d’autres collectivités. Des ventes sur lesquelles la mairie de Drancy touchera un pourcentage.Une fois votre intranet finalisé en 2005, allez-vous lever le pied ?Non, car en 2006, le chantier de l’e-administration démarre. L’intranet et la généralisation de XML dans nos applicatifs ne sont pas une fin en soi : ils ouvrent la voie à la dématérialisation des procédures pour les citoyens et
les autres administrations. Parallèlement, nous allons bientôt déployer de la fibre optique et installer soixante caméras de vidéosurveillance dans les points sensibles de la commune.Comment devient-on DSI à 27 ans ?Après quelques années à Toulouse, où j’ai fait mes études [DESS d’informatique fondamentale, NDLR], une SSII m’a envoyé en 2002 réaliser un audit informatique de l’OPHLM de Drancy, une ville que je connaissais
bien car j’y ai grandi. Cette mission m’a permis de découvrir le contexte informatique de la mairie. Au bout de quelques semaines, je suis donc allé voir le député-maire pour lui dire qu’il était urgent de changer les choses. En juin, il me nomme
responsable des nouvelles technologies, et deux mois plus tard, DSI.C’est une chance d’avoir de telles responsabilités aussi jeune. D’autant que travailler au sein d’une collectivité locale oblige à être créatif, car nous n’avons pas les mêmes moyens ?” ni les mêmes obligations ?”
qu’une entreprise privée. Cela nous donne l’opportunité de défricher de nouvelles technologies pour le bénéfice de tous.
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