Dans l’opération d’acquisition de Documentum par EMC, l’intérêt du géant du stockage est évident : donner corps à sa stratégie de gestion du cycle de vie de l’information. En revanche, celui du spécialiste de la gestion de
contenu ne saute pas aux yeux. Son P-DG justifie le choix d’EMC par le besoin de s’adosser à un grand nom pour des raisons de taille critique, et pour des raisons techniques.01 Informatique : Pourquoi Documentum renonce-t-il à son indépendance ?Dave de Walt : Nous sommes un éditeur de 300 millions de dollars, positionné sur un marché de quelques milliards de dollars. Seuls, nous ne disposons pas des moyens de consentir les investissements nécessaires
pour dominer ce marché. Par croissance organique, nous pouvions espérer réaliser au mieux 400 millions de dollars en 2005.Il n’était pas non plus envisageable de continuer à croître par acquisitions ?Nous avons déjà grossi par acquisition ces dernières années, mais il s’agissait d’étendre notre catalogue de produits. Acquérir des concurrents directs ne constituerait pas une bonne affaire, notamment pour nos actionnaires, car
cela aurait signifié l’abandon de technologies. Dès lors, il ne restait qu’un seul choix : s’adosser à un grand nom de l’informatique. Je pense, d’ailleurs, qu’il ne restera que trois leaders demain dans la gestion de contenu, comme c’est
aujourd’hui le cas dans les bases de données et les serveurs d’applications.Pourquoi avoir rejoint EMC plutôt qu’un éditeur comme Oracle, qui vous courtisait ?EMC représente sans conteste le meilleur parti. Il intervient au niveau des systèmes de fichiers, alors qu’Oracle, une société que je connais bien pour y avoir travaillé, mise sur la base de données relationnelle. Ce n’est tout
simplement pas la bonne réponse technologique à nos besoins. Nous avons, par exemple, des projets pour lesquels notre référentiel gère plus d’un milliard d’objets.Pour autant, IBM, un spécialiste des bases de données, se positionne avec succès dans la gestion de contenu…Certes, mais il a su, avec Content Manager, développer des bibliothèques de services pour gérer le contenu non structuré. La dernière version 10 g d’Oracle ne propose rien de tel. Nous sommes en fait régulièrement en
compétition avec IBM, mais leur produit demeure beaucoup plus lourd.Comment s’est opéré le rapprochement avec EMC ?C’est sur le terrain, suite à des affaires signées ensemble, que nous avons pris conscience de la similitude de nos visions. Au cours des trois ou quatre derniers trimestres, nous avons conclu plus particulièrement quatre très
grands projets, dont Nestlé et Chevron, qui ont préfiguré le futur de nos deux entreprises. Aujourd’hui, nous avons quatre fois plus d’affaires en cours.Pour revenir sur la vente de Documentum, est-ce le choix de quelques actionnaires financiers qui comptent parmi les plus importants ?Non, c’est d’abord ma décision.
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