Jadis, il existait un support de stockage quasi universel, les disquettes. Petites, pratiques et pas chères, elles étaient omniprésentes. Dans un mouvement initié par Apple avec l’iMac, la disquette a progressivement disparu, au point d’être un souvenir rangé au musée de l’informatique.Ni sa capacité de stockage (1,44 Mo), ni sa fiabilité toute relative ne pouvaient en faire un outil pérenne. Plus étonnant, sa disparition progressive ne s’est pas accompagnée de l’émergence d’une solution unique, contrairement au passage naturel et progressif de la disquette 5″1/4 à la disquette 3″1/2.Depuis quelques années, la guerre des supports fait rage. Beaucoup essaient d’imposer leur standard maison, avec plusieurs voies de recherche : les CD/DVD, les disquettes haute densité (ZIP, JAZ, etc.), ou encore les cartes mémoire (CompactFlash, MemoryStick, etc.).Encore méconnue, la société DataPlay entend bien jouer dans la cour des grands du stockage. Richement capitalisée (trois levées de fonds successives, d’un total de 64 millions de dollars), l’entreprise regroupe des actionnaires de poids : Universal Music, Toshiba et Samsung, pour ne citer qu’eux. Au programme, la mise au point d’un support universel, adapté aux besoins nés du multimédia, d’Internet et de la mobilité.Le résultat prend la forme d’un disque magnéto-optique de petite taille (proche de celle d’une pièce de 5 francs). Cela permet d’envisager leur exploitation dans des appareils miniatures, qu’il s’agisse de lecteurs portables MP3, d’assistants ou d’appareils photo numériques. Pour les micro-ordinateurs, un petit lecteur doté d’un câble USB n’encombrera ni les bureaux, ni les portables.Les disques, d’une capacité pouvant aller jusqu’à 500 Mo, devraient être compatibles avec tous les types de contenus numériques. Mieux, ils pourront faire coexister des données préenregistrées et des enregistrements effectués par l’utilisateur, signant par là-même l’apparition de supports d’un genre nouveau, partiellement réinscriptibles.La solution de DataPlay, enthousiasmante sur le papier, devrait voir le jour à l’automne, avec la commercialisation simultanée de disques préenregistrés (musique plus vidéo-clip, par exemple) vendus le prix d’un CD-audio classique et de disques vierges vendus entre 40 et 80 francs.Reste à savoir si DataPlay saura imposer son standard sur un marché encombré. Par opposition aux CD-ROM ou aux futurs DVD réinscriptibles, les capacités proposées semblent faibles. De plus, comparé aux cartes mémoires, qui atteignent déjà 128 Mo, le DataPlay nécessite plus de place. Sans compter les inconvénients liés au principe même d’un disque tournant à grande vitesse : consommation énergétique, résistance aux chocs…Le concept a pourtant le mérite d’essayer de traiter le problème du stockage dans sa globalité. A l’heure de la multiplication à outrance des appareils électroniques, les consommateurs ne peuvent qu’applaudir. Ces mêmes consommateurs peuvent également, par anticipation, s’inquiéter de l’émergence d’un standard de stockage élaboré conjointement par des industriels issus du monde de l’électronique et de celui du contenu (éditeurs de musique).On peut craindre, par exemple, à l’instar des DAT, que la copie multiple ne soit bridée ou, pire, que ce nouveau support ne cherche à entraver le développement de formats gênants comme le MP3. Après tout, on peut imaginer un dispositif interdisant purement et simplement l’enregistrement de certains types de fichiers. Mais sans doute cela n’est-il que pure affabulation paranoïaque.Prochaine chronique le 20 mars.
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