Oubliés le rachat de Matrixone au printemps et les retombées désagréables de l’affaire Airbus A380. C’est de nouveau de 3D qu’il fut surtout question à la convention annuelle de Dassault Systèmes, l’ECF, qui
s’est tenue à Paris en novembre. Depuis deux ans, la 3D est devenue une véritable obsession pour le numéro un du PLM (Product Lifecycle Management). Le petit dernier de sa gamme, Enovia 3D Live, en est l’illustration. Cet environnement
de travail technique collaboratif autorise des utilisateurs ?” professionnels ou non ?” à partager les données techniques en 3D qui composent un produit. Que celui-ci soit un simple club de golf ou un avion de ligne composé de
quelques millions d’éléments. Cette collaboration ?” et c’est là toute la nouveauté ?” s’opère en ligne.
Impressionnantes démonstrations
Pour le moment en version bêta, Enovia 3D ne verra pas le jour avant le début 2007. Reste donc à savoir si, derrière les impressionnantes démonstrations, la technologie tiendra ses promesses. Manipuler des données techniques complexes,
et donc lourdes, hébergées à distance de surcroît (l’utilisateur n’a pas à en connaître la localisation), ne relève pas de la sinécure. Et Dassault Systèmes de promettre qu’un simple PC du marché ?” équipé, cependant,
d’une puissante carte graphique ?” suffira pour manipuler en ligne le moteur d’un Falcon 7X.Concernant les détails techniques du logiciel, tous n’ont pas été divulgués. L’environnement repose sur le PLM Enovia, le format 3DXML, et la plate-forme collaborative Sametimes, de Lotus. Il devrait aussi exploiter
l’architecture SOA V5, que Dassault Systèmes finalise pour l’ensemble de sa gamme. L’intégration de Matrixone, bati de longue date sur la technologie des services web, pourrait d’ailleurs y contribuer.L’éditeur continue donc de faire évoluer son PLM. Et la 3D lui ouvre de nombreuses perspectives. Au point que Bernard Charlès, DG de Dassault Systèmes, se prend à rêver à certaines fonctions de son PLM en mode ASP, accessibles
pour quelques dizaines d’euros mensuels… Face au très ennuyeux PLM traditionnel, il évoque les joies des environnements multimédias interactifs, et même du jeu. Et de citer Google Sketch up et Second Life. Le premier, un plug in de
modélisation 3D simplifiée acheté par Google, autorise l’intégration de modèles dans les images de Google Earth. Le second est un environnement virtuel en ligne, dans lequel tout un chacun peut ‘ vivre une seconde
vie ‘ sous la forme d’un avatar. Un monde parallèle, qui exerce un étrange pouvoir d’attraction sur le secteur des technologies de l’information, car il préfigure sans doute les interfaces utilisateurs de demain.
Voire même pour l’industrie !
Le numéro un du PLM est-il tombé sur la tête ?
Divagations ? La foudre aurait-elle frappé le numéro un du PLM ? On pourrait le penser si l’on ne se souvenait pas des doutes qui ont entouré l’annonce de 3DXML il y a deux ans. Le format d’échange de
modèles 3D issus de la CAO semblait alors une lubie. Qu’allait donc faire le très sérieux Dassault Systèmes dans la 3D pour tous ? Jusqu’à proposer un logiciel permettant aux enfants de créer des personnages (Cosmic Blobs) ?
Depuis, 3DXML a pourtant réussi à s’imposer dans le paysage des standards 3D techniques. Et la stratégie 3D globale de Dassault Systèmes a pris forme : accords avec Microsoft, achat des simulations de Virtools et Abaqus, Enovia 3D
Live…
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