Dassault Aviation veut faire valoir sa force de frappe dans le domaine des voyages d’affaires auprès des jeunes diplômés. Avec un objectif de recrutement de 400 salariés pour 2001, la société veut recadrer son image. Car, même si la filiale aéronautique du groupe de Serge Dassault réalise 70 % de son activité dans l’aviation civile, l’étiquette de l’armement lui colle à la peau. “Aujourd’hui encore, les institutionnels nous voient comme un arsenal militaire“, déplore Patrick Van Den Bossche, responsable éditorial et multimédia au sein de la direction de la communication de la filiale. Et les retombées des attentats du 11 septembre ne devraient rien y changer : malgré les opérations militaires en Afghanistan, ce n’est pas la vente d’avions de combat ?” ou d’un nouveau modèle encore à l’état de prototype ?” qui génère le plus de revenus. Le groupe rappelle à qui veut l’entendre qu’il n’est plus, depuis 1998, rattaché à l’État. Mais aussi que le management paternaliste, qui rebute bien souvent les jeunes candidats, n’est plus de rigueur. “Aujourd’hui, Dassault Aviation ne demande d’argent à personne “, souligne Patrick Van Den Bossche, qui précise que Dassault Aviation est dorénavant présidé par Charles Edelstenne, sans lien de parenté avec la famille fondatrice.
Jouer au pilote
En juin dernier, pour faire passer ces messages, la filiale a lancé, à l’occasion du salon du Bourget, un site web événementiel mêlant jeux et informations sur la société. S’immiscer virtuellement dans le cockpit d’un Rafale, tirer des missiles et suivre leur trajectoire. Plus réaliste encore, regarder à travers des lunettes 3D un avion volant au-dessus des pyramides en Égypte. Ou bien, pour les plus pacifistes, visualiser l’intérieur d’un Falcon. Tout ceci constitue autant d’entrées ludiques dans le monde de Dassault Aviation. Un quiz portant sur les activités de la société, son histoire, mais également un jeu, ont permis d’attirer les candidats. Assurément plutôt masculin que féminin, le joueur prend les commandes d’un Rafale avec pour mission d’apponter sur le porte-avions Charles-de-Gaules. Résultat de l’opération : des pointes à 500 participants et 4 000 visites par jour pour l’ensemble du site . Mais, surtout, le site Dassault-aviation.com a vu son trafic croître de 20 % depuis le lancement de l’opération, ce qui représente quelque 1 300 visi- tes quotidiennes. Pour un coût avoisinant 83 850 euros, (550 000 francs), alors que le budget global affecté à la représentation au salon du Bourget s’élève à près de 4,6 millions d’euros, l’essai s’avère donc pérenne. D’autant plus que l’outil conçu par Citycom, société conceptrice de sites web, permet de dupliquer autant de salons virtuels que possible.
Séduire les clients
Ainsi, Dassault prévoit d’ores et déjà un site d’animation pour les conférenciers du séminaire des Falcon, qui réunit les intervenants américains et français à Deauville en juin 2001, ou encore d’utiliser cette application comme outil d’aide à la vente. Lors de la présentation, les commerciaux pourront par exemple moduler l’architecture intérieure en changeant par exemple la couleur des fauteuils en fonction des desiderata des clients. Quant au jeu, il devrait être repris sur des sites spécialisés. De quoi aiguiller à coup sûr les joueurs invétérés vers les activités de l’avionneur. Même si les retombées en termes de recrutement restent difficilement mesurables.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.