Le timing est parfait. Alors que Fleur Pellerin arrive rue de Valois, elle a pu lire ce matin dans le journal Les Echos la lettre envoyée début juillet par Nonce Paolini à Aurélie Filippetti. De quoi sacrément mettre la pression à la nouvelle ministre de la Culture au sujet de la réforme de l’audiovisuel.
Dans ce courrier, le patron de TF1 n’y va pas par quatre chemins. « Nous sommes tous en grand danger et il y a urgence à débloquer la situation », s’alarme-il. « Nous » fait ici référence aux chaînes de télévision françaises.
Selon lui, leur développement et leur expansion internationale seraient entravés par la législation française qui empêche toute concentration. Impossible de nouer des alliances entre acteurs français de même poids ou même de racheter des sociétés de production. « Pendant que Comcast, ITV, Prosieben, RTL, Mediaset et tant d’autres créent ou achètent des entreprises, conquièrent de nouveaux territoires, développent de nouveaux métiers, les acteurs français s’écharpent sur une réglementation qui les divise et dont les fondements datent de plus de 20 ans. »
Une situation qui conduirait à l’impossibilité de construire des groupes de taille internationale, alors même que de puissants adversaires américains comme Google ou Netflix viennent concurrencer les chaînes sur leur territoire national en se soustrayant à notre fiscalité. Nonce Paoli n’oublie pas d’évoquer la sacro-sainte « exception culturelle » qui serait en danger à cause d’eux. Et voir ainsi le PDG de la première chaîne brandir l’argument de l’exception culturelle ne manque pas de sel. La lettre se conclut sur un laconique et inquiétant « le futur nous échappe ».
Quelle a été la réponse d’Aurélie Filippetti ? A-t-elle seulement répondu à cette supplique ? Le dossier est désormais dans les mains de Fleur Pellerin.
Source : Les Echos
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