Pénurie et turn-over
L’année 1998 restera dans les mémoires des informaticiens en SSII: à l’embauche, les salaires ont augmenté de 4 à 7% pour les débutants et de 4 à 12% pour les ingénieurs avec cinq ans d’expérience, selon Syntec. Les laissés-pour-compte de ce mouvement restent les techniciens d’exploitation, dont certains bénéficient cependant, comme chez Cap Gemini, d’importants programmes de formation.
Les directions ont généralement cédé aux demandes d’augmentation, mais, le plus souvent, sous forme de primes non reconductibles. “Aujourd’hui, les primes exceptionnelles se généralisent pour éviter de payer des heures supplémentaires”, indique Jean-Claude Langolf, président du syndicat Snepsi-CGC. Pour l’année en cours, les perspectives sont un peu moins souriantes: “Cette année, le marché est plus sage: les salaires augmentent moins vite”, prévient Pierre Dellis, délégué général du Syntec.
Les SSII annoncent aujourd’hui des taux de turn-over autour de 15% en moyenne.
Certains, comme la CFE-CGC, estiment ce taux supérieur à 20%. “On voit certaines équipes totalement renouvelées en cinq ans, précise son président, Jean-Claude Langolf. La majorité des démissions n’est pas liée au salaire.” Certes, les motifs sont parfois personnels. Mais le mouvement traduit aussi la recherche d’une activité plus intéressante ou d’une évolution en termes de responsabilité. “Lorsqu’un ingénieur veut quitter la société parce qu’il ne s’y plait plus, il n’y a plus rien à faire, c’est trop tard”, explique Thierry, consultant dans une grande SSII. Pour éviter la fuite de leurs ingénieurs, les SSII mettent en place des circuits de suivi de carrière en interne. Histoire de désamorcer les mécontentements.
Start-up: les nouveaux modèles
Les start-up bousculent les modèles traditionnels de gestion des ressources humaines et des salaires. Remarquables par leur jeunesse et leur dynamisme, elles n’ont d’autres modèles que l’efficacité et la rapidité. Stock-options, autogestion, tous les moyens sont bons pour recruter et fidéliser les meilleurs informaticiens. Une seule constante: l’évolution peut être très rapide, et l’on n’attend pas forcément la fin de l’année pour augmenter ou promouvoir un ingénieurÉ Des modèles hiérarchiques plus souples, l’intérêt des missions, mais aussi la convivialité et la proximité avec les utilisateurs attirent bon nombre de candidats. d’après Corinne Zerbib, 01 Informatique
35 heures et après-2000: gel sur les salaires
La fin des chantiers an 2000 et euro et l’arrivée des 35 heures remettent en cause l’euphorie salariale. Les nombreux ingénieurs que ces deux projets mobilisaient seront bientot libérés. S’ils bénéficient de formations adéquates, ils concurrenceront leurs collègues déjà opérationnels sur les nouvelles technologies, mais forcément plus chers. Par ailleurs, la loi sur les 35 heures et les accords en cours de négociation provoqueront un gel des salaires ou, tout au moins, de l’évolution de la masse salariale. Pour une fois, les petites SSII ouvrent la voie. Certaines d’entre elles ont déjà signé des accords d’entreprise.
d’après Corinne Zerbib, 01 Informatique
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