Une petite équipe très motivée, des partenaires qualifiés, un événement attractif… Avec de tels ingrédients, la filiale Internet de la chaîne thématique musicale MCM a lancé un projet pour asseoir sa notoriété. Créé en décembre 1998, MCM on line dévoile la première version de son site en mars 1999 avec la diffusion de 3 concerts en direct. 16 mois plus tard, ce ne sont pas moins de 18 concerts en direct que la chaîne diffuse. Transmettre sur le Web l’intégrale des Eurockéennes, festival de musique en plein air se déroulant à Belfort, c’est un excellent coup médiatique, d’autant plus que la couverture de cet événement par la télévision “classique” n’était que partielle. Cyrille Rossetto, Web manager chez MCM on line, a mis toute son énergie dans cette idée. “ Je connaissais bien la manifestation des Eurockéennes, MCM a d’ailleurs été l’un des partenaires média de la première édition. C’est un événement d’importance : 70 000 personnes réunies pour 3 jours, autour de 44 concerts. Faire une double couverture TV et Web, en diffusant plus de 40 heures de vidéo en direct, nous permettait de réaliser une première européenne.“
Des mois de préparation pour 3 jours de concerts
Alors que les Eurockéennes se sont déroulées les 7, 8 et 9 juillet 2000, les premières discussions ont commencé dès le mois de septembre 1999. En janvier 2000, les engagements sont signés : les organisateurs mettent à disposition les lignes RNIS nécessaires, les locaux pour héberger les équipes, les machines. En bref, ils se chargent de la logistique et s’engagent à donner à MCM on line une forte visibilité au moment du festival.Reste à créer un site spécifique et bilingue, à trouver des financements, à démarcher les maisons de disques pour négocier les droits de retransmission des artistes. “Cette phase a été la plus difficile et la plus longue. En échange de la cession des droits, nous avons pris l’engagement d’avoir un plan de communication important pour donner de la visibilité aux artistes, poursuit Cyrille Rossetto. Tout dépendait alors de la stratégie des labels. Ainsi Virgin, EMI, Warner et d’autres ont-ils joué le jeu, tandis qu’Universal et Sony sont restés frileux. Nous n’avons pas toujours réussi à attirer les artistes les plus connus.” Mais il ne faut jamais désespérer ! Sur les 44 concerts, MCM on line en diffusera 18, alors qu’avant la manifestation, seuls 9 devaient l’être.
La taille de l’équipe freine le développement
La sortie de la version 2 du site officiel de MCM en avril 2000 mobilise la petite équipe de 4 personnes de la filiale Internet. Aussi, ce n’est qu’à partir de mai que commence le développement du site, avec l’arrivée de Philippe Amelant, nouvel administrateur réseau dont l’objectif concerne la réalisation d’un cahier des charges fonctionnel et la définition des besoins. Le site est bilingue, pour permettre aux Anglais et aux Américains d’accéder à une manifestation qui peut les intéresser. Il propose des concerts, des photos, des actualités, des reportages filmés dans les coulisses. Les concerts sont diffusés en direct mais aussi à la demande, en audio seul (pour ceux qui ne disposent que de débits très modérés) et en vidéo pour les autres. Les internautes participent à des chats, à des forums de discussion, reçoivent une newsletter ou encore, avant le début des Eurockéennes, s’inscrivent à un jeu concours pour gagner des “sésames” pour les concerts.Enfin, Philippe Amelant définit alors le cahier des spécifications techniques puis, avec un infographiste, se lance dans la réalisation de 15 pages de gabarits. Et la mise en ligne devient effective le 23 juin, à 15 jours du jour J.
Un partenaire dans chaque métier
Parallèlement, le reste de l’équipe noue des partenariats stratégiques. Avec ISDNet d’abord qui héberge mcm.net /eurocks2000. “ Il s’agissait de ne pas commettre d’erreur dans le domaine de l’hébergement, pour pouvoir répondre à toutes les requêtes. Nous nous sommes naturellement adressés à notre fournisseur traditionnel ISDNet, qui est devenu partenaire de l’opération. En échange d’une visibilité sur notre site, nous n’avons rien eu à payer. ” Pour l’encodage, MCM on line confie le projet à Dbee, expert dans le domaine, qui devient également partenaire de l’opération. Les cinq personnes envoyées par Dbee s’occupent d’installer, de sécuriser les serveurs d’encodage, de vérifier les connexions dans les champs de Belfort au moment du festival. Le standard de diffusion retenu est celui de RealNetworks, pour sa très grande base installée. Un partenariat est signé avec ce dernier en vue de faire de la promotion un peu partout dans le monde. Un pari réussi en Europe, mais finalement perdu aux USA. Pendant les trois jours du festival, 50 000 requêtes de vidéo ont été enregistrées, dont 20 % en provenance de l’étranger, la plupart d’Europe.Mais le projet dont le budget global, promotion comprise, de 5 MF (762 244 E) n’aurait pas été bouclé sans l’aide d’un autre partenaire, AltaVista, et de multiples échanges publicitaires. Hors apports des partenaires et hors plan de communication, MCM a dû rassembler 300 000 F (45 734 E), vite rentabilisés par les retombées de fréquentation, les droits de rediffusion des concerts étant acquis pour une durée de 6 mois (3 mois renouvelés !).
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.