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Dans la peau d’un animateur, le marionnettiste virtuel

Grâce à ce comédien, les conventions et autres séminaires des entreprises prennent des allures de spectacle.

À la dernière convention de rentrée de Sony France, en août 2001, l’obscurité s’installe dans la salle… Le directeur marketing s’avance sous les projecteurs, lançant ces quelques mots : “J’espère que vous avez passé de bonnes vacances. Vous avez vu le programme ? Cette année, on va faire très serré pour cette partie plénière. Et, pour m’aider, j’ai décidé de faire appel à un partenaire extérieur.” Sur l’écran blanc apparaît un personnage virtuel qui s’indigne : “Ce n’est pas la peine qu’il se déplace si c’est pour inviter un intervenant extérieur.” Fausse embrouille : Wibie est bien l’invité surprise.Que le spectacle commence : bilans financiers, présentation de la stratégie, nouveaux tarifs, positionnement de produits en ont constitué les principaux actes, préparés par une douzaine de professionnels du groupe. Mais à leur plus grand étonnement, il leur faut jouer avec cette mascotte, s’improvisant tour à tour trublion, monsieur Loyal ou Candide. Les quelque 300 spectateurs ignorent que Benjamin Goncalves se trouve caché dans une régie au fond de la salle, loin de l’écran blanc. Coiffé d’un casque doté d’un micro, le cyberanimateur donne la parole à sa marionnette électronique, tout en maniant un joystick qui lui permet de projeter sur la scène certaines mimiques. L’?”il rivé tour à tour sur un ordinateur et un écran vidéo retransmettant les scènes de la salle, le comédien restera incognito tout au long du séminaire et il n’ira pas saluer le public : “Je refuse. Ce n’est pas moi qu’on applaudit mais le personnage.” À la pause, il laisse les collaborateurs de Sony France deviser sur “comment ça marche”, et s’interroger sur le fonctionnement des lèvres du personnage qui remuent grâce à une technique dite de synchronisation labiale. Seul le directeur marketing partage son secret. C’est avec lui qu’il prépare ses interventions.

Un travail en amont

Avec d’autres interlocuteurs, comme le directeur général, l’animateur est plus mesuré dans ses répliques, qui confinent parfois à l’absurde. Sa favorite ? “On s’appelle mardi ? Non je m’appelle Benjamin “. Ce travail en amont lui permet “de connaître l’entreprise, ses produits, et un peu son histoire.” Une fois en scène, le personnage virtuel prend par la main les intervenants. Benjamin fera son possible pour ne pas les déstabiliser, motiver les troupes d’un “mais oui, les objectifs, on va les atteindre “. Depuis 1996, Benjamin travaille chez Des/Clics (société dotée d’une bibliothèque d’une douzaine de personnages virtuels). Ce titulaire d’un BEP électromécanicien n’a pas à endosser d’autres costumes que celui dintermittent du spectacle pour des événements virtuels ou non.

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Valérie Quélier